Le Parti socialiste estime que la manifestation de dimanche “se prépare dans des conditions particulièrement inquiétantes”. Et montre du doigt l’UMP.

Le PS a jugé vendredi que l’UMP prenait “une grave responsabilité” en maintenant son soutien à La Manif pour tous de dimanche, en raison des risques de débordements que pourraient y provoquer des groupes d’extrême droite. “La manifestation des anti-mariage pour tous se prépare dans des conditions particulièrement inquiétantes”, écrit la porte-parole socialiste Laurence Rossignol dans un communiqué. “Les groupes d’extrême droite les plus radicaux s’y sont donné rendez-vous et on peut craindre que cette manifestation ne soit, pour eux, une nouvelle occasion de provoquer des affrontements violents.”

Le président de l’UMP Jean-François Copé, “quant à lui, confirme la participation de l’UMP à cette manifestation. Ni les menaces de violence et de débordements ni la présence, à ses côtés, de l’extrême droite ne le dérangent”, poursuit l’élue de l’Oise. “Son seul sujet : radicaliser le climat politique, coller le Front national au plus près, mêler la droite et l’extrême droite. La ficelle est grosse : favoriser un rassemblement à haut risque pour pouvoir ensuite dénoncer les forces de l’ordre”. La responsable socialiste lui demande de “se comporter, dès aujourd’hui, en homme d’État”, assurant que “son devoir serait de dire très vite à ses militants qu’il préfère l’ordre républicain au désordre des groupuscules”.
NKM en appelle sa famille à ne pas sombrer dans l’agressivité

De son côté, la candidate de l’UMP à la primaire de son parti pour la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, s’est déclarée “inquiète” vendredi, invitant la préfecture de police de Paris à anticiper les risques et sa famille politique à ne pas sombrer dans l'”agressivité”. “Il y aura probablement beaucoup de monde. Que la préfecture de police ne nous dise pas après qu’elle ne savait pas et qu’elle n’avait pas anticipé”, a-t-elle souligné, souhaitant qu’on ne prenne pas “argument des risques pour refuser aux personnes le droit de manifester”.

S’agissant des motifs de cette nouvelle manifestation, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a reconnu une “jonction” entre “la question du mariage pour tous” et “un fort désaccord avec la politique du gouvernement, avec François Hollande, une forme de rejet”. Selon elle, le chef de l’État a voulu “politiser” le débat sur le mariage homosexuel et l’adoption par des personnes de même sexe. “Je lui reproche d’avoir cherché le clivage, le gain politique sur ce sujet de société”, a-t-elle accusé.
Frigide Barjot jette l’éponge

Interrogée sur les menaces reçues par certains responsables de la Manif pour tous, à commencer par Frigide Barjot, elle a fait état de “beaucoup de tensions”. Frigide Barjot a d’ailleurs déclaré vendredi qu'”en l’état actuel des choses”, elle ne pensait pas se rendre à la manifestation de dimanche contre le mariage homosexuel. “Il y a des menaces très graves qui pèsent sur moi”, a-t-elle affirmé. “C’est ma personne qui est aujourd’hui contestée”, a-t-elle considéré, précisant recevoir de la part de “gens violents” des SMS disant : “Tu ne parleras pas d’union civile”, a ajouté Frigide Barjot, tout en remerciant le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, d’avoir assuré jeudi qu’elle serait protégée, au même titre que d’autres personnes, pro ou anti-mariage homo, qui ont reçu des menaces. “J’ai depuis hier (jeudi) 16 heures deux gardes du corps”, a-t-elle précisé.

source: lepoint.fr