Le gouvernement britannique rencontre les demandeurs d’asile #LGBT lundi

Aderkone est demandeuse d’asile au Royaume Uni. Originaire du Nigéria, elle s’est enfuie pour fuir les persécutions dues à son orientation sexuelle. Elle n’est pas la seule à faire cette demande outre-Manche où les persécutions de ce type sont reconnues comme des demandes légitimes mais seulement après une série d’entretiens particulièrement longs et humiliants.

En février, le président de la Commission des Affaires intérieures de la Chambre des communes, Keith Vaz interpelait le gouvernement britannique sur une série de cas où les demandeurs d’asiles avaient été interrogés pendant plus de 5 heures. “Avez-vous introduit votre sexe par l’arrière de X?”, “Quand vous avez été pénétré, avez-vous eu une érection? A-t-il éjaculé en vous? Pourquoi avez-vous utilisé un préservatif?” “Qu’est-ce qui vous attire sexuellement chez les hommes?” étaient répétés pendant plusieurs heures, sans avocat, afin de déterminer l’orientation sexuelle du demandeur d’asile.

Un responsable du ministère reconnaissait des abus “les agents n’ont pas l’autorisation de poser des questions inappropriées et importunes, ils doivent conduire leurs entretiens de manière aussi délicate que possible.”

“Manque de respect”

“Le problème est que les fonctionnaires pensent que les demandeurs sont des menteurs” expliquait Colin Yeo, avocat spécialiste de l’immigration. “Cela mène à un manque fondamental de respect de la part de ceux qui mènent ces interrogatoires.”

Depuis lors des circulaires ont été diffusées par le Ministère de l’intérieur. Pourtant, à la suite de nouveaux témoignages, la ministre Theresa May a ordonné le 28 mars un audit des services d’immigration après que plusieurs parlementaires aient fait part de leurs inquiétudes à la Chambre des communes. Ils craignaient que plusieurs personnes aient été expulsées et mises en danger à cause d’interrogatoires trop musclés.

Récemment le cas d’Aderonke a ému et déclenché plusieurs pétitions en France et au Royaume Uni. Ces pétitions et la pression des parlementaires ont poussé la ministre à envoyer, ce lundi 9 juin, un attaché recueillir le témoignage d’Aderonke sur les conditions de sa demande d’asile ainsi que celles de plusieurs autres demandeurs.

RTBF