La communauté homosexuelle de Berlin, divisée, fête la Gay Pride

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Berlin samedi pour la Gay Pride, marquée cette année par deux défilés en raison de dissensions au sein de la communauté homosexuelle.

Malgré le gris du ciel et le thermomètre en berne, la parade de la communauté homosexuelle a été comme chaque année bariolée et festive avec perruques roses, plumes blanches, drapeaux arc-en-ciel et jeunes hommes et femmes court vêtus, voire dévêtus.
Le tout sur fond de musique techno assourdissante.
“C’est très important pour moi de montrer que chaque homme a le droit d’aimer qui il veut et c’est important de se monter dans la rue”, expliquait Marie, 20 ans. “Mais on est aussi là pour la fête et la bonne humeur”.

La Russie mais aussi l’Ouganda et le Cameroun étaient les “vedettes” malgré eux de cette Gay Pride, de nombreux manifestants dénonçant les discriminations et les crimes commis dans ces pays contre les homosexuels.
Certains avaient ainsi choisi de se déguiser en prisonnier, la tête recouverte de sang pour mettre en exergue la situation des gays dans certains pays tandis que d’autres arboraient des pancartes avec l’inscription: “L’amour n’est pas un crime”.
“C’est plus une manifestation qu’une fête. On est là pour soutenir tous les pays où les homos n’ont pas de droits”, affirmait ainsi la Berlinoise Birgit, 52 ans, à l’AFP.

Mais la communauté homosexuelle berlinoise s’est surtout distinguée cette année par un conflit interne autour d’un éventuel changement de nom de la manifestation et qui a entrainé l’organisation de deux cortèges dans le centre de Berlin.
Les “dissidents” ont cru déceler dans cet éventuel changement de nom des visées commerciales et ont préféré organiser leur propre rassemblement, plus politique.
Vendredi soir, le gagnant de l’Eurovision, le travesti barbu autrichien Conchita Wurst a été la vedette d’un gala organisé à la veille de la Gay Pride.
Dans un entretien à la chaîne allemande publique ZDF, il a notamment qualifié d'”idiotie” le refus de la chancelière allemande Angela Merkel d’accorder un droit d’adoption aux couples homosexuels.