Bretagne Finistère Saint-Pol-de-Léon. Le faux mariage qui déchaîne les foudres

Inondée de mails qu’elle juge « diffamatoires et orientés », la municipalité de Saint-Pol-de-Léon (29) remet publiquement les pendules à l’heure. Le faux mariage pour tous, célébré début juin devant des élèves de 6e, n’avait rien de délibéré. Et si c’était à refaire, « nous le referions », dit le maire.

La messagerie de la ville a reçu quarante e-mails, pour la plupart anonymes, « par paquet de dix », de vendredi à mercredi. Tous portent sur le même sujet : la célébration, le 3 juin, d’une fausse cérémonie de mariage, dans l’enceinte de la mairie, à l’occasion de la Journée d’éducation civique, proposée par la municipalité aux 72 sixièmes du collège Jacques-Prévert.

« Ce jour-là, une des classes a souhaité que l’on procède à un mariage entre deux personnes du même sexe, ce qui a été relaté par voie de presse. Les courriels qui nous sont parvenus accusent la municipalité, ainsi que l’équipe enseignante, de prosélytisme, de mise en scène, ou pire, de manipulation à l’égard des enfants », détaille le maire, Nicolas Floc’h.

Des messages qu’il juge « excessifs, indignes et déplacés » et qui, renseignements pris, ne proviennent pas de personnes originaires de la commune.

« Aucun parent ne s’est manifesté »

« Je n’ai moi-même absolument pas été interpellé sur le sujet, physiquement ou par téléphone, par aucun parent depuis les faits, signale le principal du collège, Jean-François Kuspert. Des élections, des conseils municipaux ou des mariages fictifs se pratiquent traditionnellement ainsi, chaque année, à la mairie, pour interpeller les élèves sur les différents aspects de la vie municipale. Il se trouve que les collégiens de 6ee ont largement entendu parler du mariage pour tous. La demande est venue d’eux-mêmes, il n’y a aucun militantisme de la part de qui que ce soit dans cet épisode ».

« Récupération idéologique »

Le principal a lui-même été destinataire d’un e-mail évoquant « un simulacre de mariage homosexuel avec la complicité de la mairie ». « La pièce jointe qui l’accompagne nous mène sur une page de la section du Front National de Boulogne-Billancourt. J’ai plutôt la désagréable impression qu’il s’agit d’une récupération idéologique. Je déplore complètement la manipulation d’un fait anodin », ajoute-t-il.

Une réponse sur le Web

Le maire, quant à lui, a tenu à publier une réponse publique sur le site Web de la ville, mardi. Il y explique avoir répondu à une demande des élèves, « dans le strict cadre de la loi ». Et de poursuivre, par écrit : « Il n’y a pas de théâtralisation de notre part. Je demande aux esprits mal tournés et autres pourfendeurs de la loi de stopper ces insidieuses tentatives de relancer le débat, qui a abouti au vote des parlementaires de la République ».

Et il conclut : « Si la situation se représentait ? Eh bien, au vu de la loi, on le referait ».

Source : letelegramme.fr