JO de Sotchi : Pour Valérie Fourneyron, le boycott n’est pas une bonne solution :(

« Le boycott n’est pas une bonne solution ». Valérie Fourneyron a réaffirmé au Monde, lundi 13 janvier, qu’elle représenterait la France aux Jeux olympiques de Sotchi. François Hollande, tout comme Barack Obama ou le président allemand Joachim Gauck ont fait savoir qu’il n’irait pas. Mais pour la ministre des sports, « la période des Jeux doit être neutre ». Mme Fourneyron sera présente lors de la cérémonie d’ouverture, vendredi 7 février, puis lors des compétitions afin de soutenir la délégation tricolore. « On peut être plus utiles en y allant, car les Jeux sont un moment où on peut obtenir des avancées politiques. Cela s’est produit en Chine et, on l’a encore vu en Russie ces dernières semaines avec des libérations d’opposants au régime. Sur place, j’ai prévu de rencontrer des ONG. Aller aux Jeux ne signifie pas fermer les yeux sur ce qui se déroule sur place… »

« PAS DE SYMBOLE PARTICULIER »

Sur les expropriations d’habitants du site olympique et sur les mauvaises conditions de travail de milliers d’ouvriers immigrés venus notamment du Causase pour la construction des édifices sportifs, la ministre affirme « en a voir parlé avec son homologue russe lors des championnats du monde d’athlétisme et plusieurs fois ensuite, notamment au comité exécutif de l’Agence mondiale antidopage » où elle représente l’Europe. Elle reconnait toutefois que les autorités russes « semblaient plus concentrés sur les questions de sécurité. » La ministre des sports précise qu’elle n’affichera « pas de symbole particulier » lors de la cérémonie d’ouverture pour soutenir la communauté homosexuelle, stigmatisée par la législation russe. Quant à une éventuelle rencontre avec Vladimir Poutine, elle confie : « Je ne suis pas certaine qu’il accepte de me recevoir. »

Sur une candidature française aux Jeux de 2024, Valérie Fourneyron rappelle que la France avait déjà échoué à quatre reprises et que le dossier, s’il devait être présenté de nouveau, devrait être remis au Comité international olympique (CIO) en septembre 2015. « On doit se mettre dans les conditions d’une candidature qui parle d’une seule voix, celle de Bernard Lapasset, président du Comité français du sport international, indique-t-elle. Pour l’instant, on s’organise et, dans un deuxième temps, on voit si toutes les conditions sont réunies. Il faut susciter l’adhésion du pays, créer l’envie d’organiser cet événement. L’anniversaire du centenaire des Jeux de Paris, à une époque où Pierre de Coubertin était président du Comité olympique, ne peut évidemment suffire à convaincre aujourd’hui le CIO ! »

« DIPLOMATIE SPORTIVE »

En compagnie du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, Mme Fourneyron présentera mercredi au Quai d’Orsay les grands axes de la « diplomatie sportive » française. Ils seront accompagnés de Denis Masseglia, président du comité national olympique et sportif français (CNOSF), et de Bernard Lapasset.

Seront également présents plusieurs ambassadeurs de France (en Allemagne, Argentine, Azerbaïdjan, Brésil, Chine, Espagne, Etats-Unis, Grèce, Italie, Japon, Qatar, Suisse, Turquie, Union européenne, Unesco et du Conseil de l’Europe ONU-Genève) ainsi que des personnalités du monde sportif (présidents de fédérations nationales et internationales, membres du CIO…).

Pierre Lepidi
Journaliste au Monde
http://www.lemonde.fr/sport/article/2014/01/14/sotchi-pour-fourneyron-le-boycott-n-est-pas-une-bonne-solution_4347313_3242.html