Indonésie : deux hommes, accusés d’homosexualité, bastonnés à Aceh devant une foule « enthousiaste »

>> A gay couple were brutally flogged in front of a bloodthirsty crowd for having sex with each other in Indonesia’s ultra conservative Muslim province.

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Ils faisaient partie d’un groupe de 15 personnes sanctionnées, ce vendredi 13 juillet, devant la mosquée Baiturrahim, à Banda Aceh, pour des infractions à la loi islamique, en vigueur dans cette capitale provinciale, à l’extrême nord de l’Indonésie.

Neuf d’entre-elles ont été condamnées jusqu’à 26 coups de fouet pour adultère, quatre autres, dont une femme, pour ivresse. Et le couple d’hommes, accusé d’homosexualité, a reçu 87 coups de bâton de rotin, devant près d’un millier de personnes en liesse, parmi lesquelles des touristes Malaisiens, qui prenaient des photos en exhortant le bourreau à « taper plus fort ! », rapporte l’AFP.

En mai dernier, deux hommes avaient déjà subi 85 coups de canne chacun et en public, pour relations homosexuelles. L’année précédente également, deux jeunes de 20 et 23 ans, « surpris » au lit par un groupe de « justiciers » dans la pension où ils résidaient, à Aceh, seule des 33 provinces à bénéficier depuis 2001 d’un statut d’autonomie par le gouvernement central de Jakarta, pour mettre fin à plusieurs décennies de rébellion séparatiste.

Le président indonésien, Joko Widodo, avait pourtant lancé un appel pour que ces peines ne soient plus infligées devant « spectateurs », mais dans la prison de la ville. Le gouverneur de la province, Irwandi Yusuf, avait suivi, avec un décret, en début d’année, mais qui n’a pas été appliqué, « en raison d’un manque d’instructions détaillées », a expliqué vendredi le chef de la police religieuse, Muhammad Hidayat.

L’introduction de la charia à Aceh a « eu un effet dissuasif sur les droits fondamentaux » et la sécurité des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT), « profondément marginalisés », déplore Human Rights Watch, qui a publié un nouveau rapport, au début du mois, dénonçant par ailleurs les conséquences sanitaires et sociales de cette répression anti-LGBT en Indonésie, où l’homosexualité est pourtant prétendument encore légale.