Hongkong amorce la reconnaissance des couples homosexuels mariés à l’étranger

Hongkong s’apprête à reconnaître, de façon limitée, certains droits aux couples de même sexe mariés à l’étranger. Une première dans ce territoire chinois où le mariage homosexuel reste interdit, mais une mesure jugée trop timide par les défenseurs des droits LGBT+.

Le gouvernement a annoncé ce mardi 1er juillet vouloir créer un système d’enregistrement réservé aux couples homosexuels déjà mariés hors de Hongkong. Cet enregistrement leur permettrait d’obtenir quelques droits, principalement dans le domaine médical : visites à l’hôpital, autorisation de prendre des décisions médicales pour son conjoint, accès aux informations de santé, don d’organes ou démarches après un décès.

En revanche, rien n’est prévu concernant le logement, l’héritage ou les avantages fiscaux, alors que ces questions ont déjà fait l’objet de batailles judiciaires à Hongkong ces dernières années.

« Nous voulons mettre en place une loi spécifique pour permettre à ces couples d’enregistrer leur relation afin qu’elle soit reconnue légalement, même si ce sera dans un cadre limité », a expliqué Erick Tsang, ministre des Affaires continentales. Le texte doit encore être débattu au Conseil législatif, sans date précise pour son adoption.

Cette initiative fait suite à une décision importante de la plus haute juridiction hongkongaise en 2023. Celle-ci avait confirmé que le mariage reste réservé aux couples hétérosexuels, tout en imposant au gouvernement de créer, sous deux ans, un cadre légal pour reconnaître certains droits aux couples homosexuels.

Si le projet était adopté, il marquerait la première fois que Hongkong accorde une reconnaissance officielle, même partielle, aux couples de même sexe. Mais beaucoup estiment la mesure insuffisante. « C’est un progrès symbolique, mais cela ne change pas vraiment la vie quotidienne des couples LGBT+, qui restent traités de façon inégale par rapport aux couples hétérosexuels », a déploré un avocat militant pour les droits LGBT+.

Depuis une réforme électorale en 2021, le Parlement hongkongais est composé quasi exclusivement de députés favorables à Pékin, peu enclins à défendre les droits des minorités sexuelles. Peu d’opposition est donc attendue lors des débats sur le texte.

Longtemps perçue comme plus ouverte que le reste de la Chine, Hongkong avance à petits pas sur la question des droits LGBT+. Cette proposition, encore très limitée, illustre à quel point la reconnaissance des couples homosexuels reste un sujet sensible dans la région.