Gilles Bouleau : «Le sida est une maladie chronique, on n’en meurt pas» ! Dans le temps c’est préférable à la mort à court terme ?

C’est ce qu’aura déclaré le journaliste français, ce jeudi soir, lors du JT de TF1, avant de s’enfoncer davantage : «Dans les pays riches, on en meurt 20 ans après, 25 ans après…»

Bourde ou crétinerie ? Pour nous, c’est grave ! Avoir le pouvoir de la télé et balancer des propos pareils devant plus de sept millions de téléspectateurs, et/ou peut-être aussi des personnes qui ne savent toujours pas comment se préserver. Nos présentateurs oublient-ils par trop de vedettariat (ou pression peu importe) qu’ils ont quand même des responsabilités ? Plus besoin de préservatifs ? Une explication plus conséquente aurait-été nécessaire.

Ces propos ont scandalisé l’homme d’affaires français, Pierre Bergé, présent sur le plateau pour faire la promotion du Sidaction. «Si vous croyez que la mort dans le temps est préférable à la mort à court terme… On en meurt! Il faut bien le dire!»

Et pour corser le propos, le directeur adjoint de l’information de TF1, invité sur le plateau, aura bien vainement défendu son collègue en expliquant que cette maladie ne tuait plus aussi rapidement qu’à ses débuts.

Depuis la diffusion de ce rendez-vous de l’information, les internautes se déchaînent sur les réseaux sociaux, comme le tweet ci-dessous.
SalmiGondi @SalmiGondi
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#GillesBouleau a eu un petit Sida hier,il a pris un cachet et une douche avant de se coucher, aujourd’hui il va mieux. #JoueLaCommeZuma #Lgj
7:30 PM – 4 Avr 2014

Le sida est évidemment une maladie mortelle, et malgré la chaîne de solidarité initiée en 1994 par Pierre Bergé et Line Renaud, dont nous avons fait partie depuis le début en tant qu’intervenants pour les appels d’offre, et qui a déjà permis de collecter 300 millions d’euros – répartis à parts égales entre l’aide aux malades, la prévention et la recherche -, vingt ans plus tard, il est toujours impossible de guérir du sida. Quand bien même les multithérapies antirétrovirales permettent aux malades du VIH de vivre.

150 000 malades en France

Il y a 35 millions de personnes qui vivent avec le sida dans le monde, dont 150 000 personnes en France. Malgré des avancées de la science, les contaminations progressent. Selon le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), le nombre de personnes découvrant leur contamination par le virus du sida ne faiblit pas en France. Après avoir «diminué significativement entre 2004 et 2008», il s’est stabilisé autour des 6 200 cas par an ces dernières années (plus de 6 300 en 2012). Et 12 % des découvertes de séropositivité concernent les 15-25 ans. Mais les jeunes ne sont pas les seuls concernés.

En effet, «les personnes âgées de 50 ans ou plus au moment du diagnostic représentent une part croissante des découvertes de séropositivité VIH (19 % de l’ensemble des diagnostics en 2012 et 30 % chez les hommes hétérosexuels). Elles ont été diagnostiquées plus souvent à l’occasion de signes cliniques et plus tardivement que les plus jeunes», souligne une étude de l’Institut de veille sanitaire (InVS).

En 30 ans de recherches, le vaccin est encore une chimère. Le résultat le plus significatif obtenu par un vaccin préventif remonte à 2009 avec une efficacité très modeste (31 %). Cet essai a cependant redonné espoir aux chercheurs, même si aucun d’entre eux ne se risque à prédire la date de découverte d’un éventuel vaccin miracle.

1 253 malades en région

Selon l’Institut de veille sanitaire (InVs), plus de 1 250 personnes vivraient avec le sida en Midi-Pyrénées en 2012. Depuis le début de l’épidémie, 2 140 personnes vivant dans la région ont été atteintes de la maladie et 884 personnes sont décédées. Ainsi, on estime désormais à 1 253 le nombre de personnes vivant avec le sida dans la région, soit une augmentation de 38 % depuis 1998. Parmi les 27 nouveaux cas de sida diagnostiqués localement en 2011, 25 personnes (92 %) n’ont bénéficié d’aucun traitement antirétroviral.

Une seule réponse donc : Protégez-vous, parce que nous tenons à vous ! Lutter contre le VIH, c’est aussi combattre l’homophobie.

#Terrence
STOP HOMOPHOBIE
Source chiffres : la dépêche.fr