En Suisse, des élèves dégradent leurs agendas scolaires illustrés d’un drapeau de la paix, assimilé au rainbow flag

Depuis quelques jours, à Lugano particulièrement, dans la région italophone du Tessin, dans le sud de la Suisse, de plus en plus d’élèves d’établissements privés gribouillent, déchirent la couverture de leur nouvel agenda, illustré par un drapeau de la paix. Adopté en condamnation notamment de la guerre en Ukraine, il est similaire à l’arc-en-ciel de la communauté LGBT, d’où cette tendance, qui serait de « nature idéologique », selon les témoignages recueillis par le site tio.ch.

Les écoliers confondraient les drapeaux et manifesteraient ainsi leur homophobie. Les plus jeunes reproduisent, se relaient sur les réseaux sociaux, avec en référence une source vidéo sur TikTok, regorgeant de commentaires anti-LGBT.

« Nous avons immédiatement tenté de suspendre la diffusion de ces contenus, aux effets gravement préjudiciables », explique Federico De Angelis, co-coordinateur de l’association LGBT+ locale, Imbarco Immediato. L’ONG constate également une hausse des cas de harcèlement homophobe dans les écoles. « Des épisodes qui se multiplient depuis peu. Il y en a toujours eu, mais leur fréquence et les moyens d’expression utilisés aujourd’hui les rendent encore plus inquiétants. Et pour les victimes, les dommages sont immédiats et permanents ».

« Il est important de prendre la situation au sérieux et d’y faire face en impliquant les différents acteurs impliqués, dont les élèves eux-mêmes », insiste le militant. « Ce serait l’occasion de discuter de ces problèmes afin de les affronter et de les prévenir. Le dialogue est toujours un excellent vecteur de croissance et d’enrichissement. Et chacun de nous pourrait avoir un rôle fondamental dans l’éducation des plus jeunes ».

Mais l’administration a décliné la recommandation, estimant que l’agenda concerné n’était pas un support pédagogique mais un outil mis gratuitement à la disposition des élèves, « libres de l’utiliser et de le redécorer comme ils le souhaitent, avec bon sens, je l’espère », a réagi un porte-parole du Département.