Dans une mise au point, Emmanuel Macron réaffirme « son profond attachement » à la communauté LGBT (VIDEOS)

L’ancien ministre de l’économie, fondateur du mouvement « En marche ! », est revenu dans une nouvel entretien pour « L’Obs » sur ses déclarations à propos de la France opposée au Mariage pour Tous qui aurait été « humiliée ».

Il a « vécu de l’intérieur l’adoption de la loi, la ferveur et l’espoir magnifique qu’elle a soulevés », comme « les incompréhensions suscitées », qui ont conduit à une montée de l’opposition, « portée par la Manif pour Tous ».

« J’ai entendu la vindicte et la haine de nombre de manifestants contre les homosexuels. J’en ai été profondément choqué. Ma seule envie alors était que l’humiliation de la communauté LGBT exposée à ces déferlements cesse le plus vite possible, que la loi soit adoptée rapidement », dit-il. Mais « la violence s’est intensifiée ».

Il la condamne, mais « refuse de traiter par le mépris » les témoignages reçus de personnes que la législation aurait heurté « dans leurs croyances et valeurs » : « Des gens sincères, pas des extrémistes, pas des fanatiques », qui demandaient « davantage d’explication et surtout davantage de considération… »

« Ils en ont conçu du ressentiment. Ce n’est jamais bon, ce n’est jamais productif. Ce ressentiment demeure et certains candidats à la présidentielle en font usage, pour le pire. C’est pourquoi j’ai affirmé qu’il ne faut jamais humilier les gens. »

Et s’ils ont conservé leur amertume et rancœur, « ce n’est pas cela la France » : « Le progrès des droits individuels et collectifs est un combat nécessaire mais il ne doit pas être une machine à créer des haines recuites. C’est pourquoi nous devons être, nous politiques, vigilants sur la méthode de la réforme », a-t-il ainsi avancé, réitérant sur le fond « son profond attachement à la communauté LGBT », dont il soutiendra toujours les droits.

« Je défends une pratique de la réforme volontariste mais pacifiée, efficace mais réconciliatrice. C’est cela que je porte et que je continuerai à porter. »

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Emmanuel Macron s’est également déclaré favorable à l’introduction d’une procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes célibataires et homosexuelles, promesse de François Hollande, abandonnée sous la pression de la droite. Mais s’oppose à la légalisation de la gestation pour autrui (GPA). Il plaide en revanche pour qu’un statut juridique soit accordé aux enfants nés d’une mère porteuse dans les pays où la pratique est autorisée, et propose un accord international de lutte « contre la marchandisation des corps et le trafic d’enfants », appelant à dépasser « la conflictualité » sur ces sujets.

Fustigeant une « marche-arrière », le député (LR) de la Drôme, Hervé Mariton, l’un des plus engagés contre la réforme d’égalité, a repris l’argument pour dénoncer ce dimanche sur France Inter « l’amalgame » entre les opposants, alors qu’il n’y avait jamais eu « un propos homophobe, sectaire ou insultant » dans les manifs auxquelles il a participé. Manifestement, l’élu a dû se cantonner au départ. Autrement, si les cortèges étaient restreints à certains, il aurait fallu le préciser, sans confusion dans l’intitulé du « pour tous », pour n’en assumer du bilan que les chiffres sans la pollution homophobe.

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Rappelons également que, selon un sondage IFOP publié en septembre 2016, 65% des Français dans l’ensemble, et 53% des électeurs Les Républicains en particulier, souhaitent que le prochain président, qui sera élu en mai, maintienne la loi sur le mariage et l’adoption pour tous en l’état. 59% se sont prononcés pour l’ouverture de la PMA aux couples lesbiens et femmes célibataires, et 57%, pour un encadrement de la GPA pour les hétérosexuels, contre 44% pour les couples d’hommes.

Terrence Katchadourian
stophomophobie.org