Elisabeth Guigou (PS) favorable au mariage et à l’adoption pour les couples de même sexe

En 1998, lors des débats sur le Pacs, Elisabeth Guigou, alors Garde des Sceaux et ministre de la Justice du gouvernement Jospin, avait déclaré qu’il n’était pas question qu’elle reconnaisse le mariage et l’adoption pour les homosexuels. Son discours de l’époque circule toujours beaucoup sur internet, souvent relayé par les opposants à l’égalité.

Pressentie à un moment pour être la présidente de l’Assemblée nationale, après les dernières législatives, députée PS de Seine-Saint-Denis et présidente de la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée nationale, première femme à avoir été élue à ce poste, Elisabeth Guigou est, aujourd’hui, favorable au mariage et à l’adoption pour les couples de même sexe :

« En 1998, en tant que Garde des Sceaux du Gouvernement Jospin, j’ai porté avec conviction le projet de loi sur le Pacte civil de solidarité, qui constituait une avancée majeure en termes de libertés individuelles.

Les débats sur le PACS se sont tenus dans un contexte particulièrement houleux. Des propos homophobes injurieux et haineux ont été entendus jusque dans l’hémicycle. Dans ce contexte, j’ai préféré à l’époque distinguer clairement la question du PACS de celles du mariage et de la parentalité. Lier ces différents enjeux aurait en effet compromis toute avancée en matière de droits des personnes homosexuelles.

Depuis l’adoption du PACS, la société française a profondément changé et j’ai moi-même évolué dans mes positions. Je soutiens aujourd’hui fermement l’engagement de François Hollande en faveur du mariage pour tous, qui doit permettre l’union des couples, indépendamment de leur orientation sexuelle. Je suis également favorable à l’ouverture de la parentalité aux couples de même sexe et donc à l’adoption par les couples homosexuels.

Je souhaite que nous puissions apporter une solution aux situations légales complexes des enfants élevés par des parents homosexuels. En tant que Garde des Sceaux, j’avais d’ailleurs initié de premiers pas en ce sens au travers de la réforme du droit de la famille, qui reconnaissait des droits aux beaux-parents. Cependant, la question de la filiation me semble encore irrésolue. Il m’apparaît essentiel de distinguer la filiation biologique, qui émane nécessairement d’un homme et d’une femme, de la filiation sociale. Cet enjeu complexe devra faire l’objet d’une réflexion approfondie dans le cadre des débats sur le mariage pour tous. »

Giuseppe Di Bella