Egypte : un an de prison ferme pour avoir interviewé un « homosexuel »

Mohamed al-Gheiti, présentateur sur sur la chaîne privée égyptienne, LTC TV, et qui s’était pourtant maintes fois exprimé contre l’homosexualité, a néanmoins été reconnu coupable d’en faire la « promotion », ainsi que d’outrage à la religion, rapporte ce 20 février l’AFP, citant une source judiciaire.

Le présentateur aurait également été condamné à une mise sous surveillance d’un an, et d’une amende de 3.000 livres égyptiennes (130 euros), précise Samir Sabri, l’avocat de la partie plaignante.

Il pourra faire appel du verdict, et dans le cas échéant rester en liberté en attendant, mais sous réserve d’une caution de 1.000 livres égyptiennes (50 euros).

En août 2018, il avait invité sur son plateau un homme gay, visage flouté, pour des échanges sur le thème de l’homosexualité à l’antenne. Durant l’interview, l’invité avait confié être un travailleur du sexe, évoquant sa relation avec un autre homme.

Après la diffusion de cet entretien, le Conseil suprême de régulation des médias, un organisme d’Etat, a suspendu la chaîne durant deux semaines pour « violations professionnelles ».

Selon un communiqué du Conseil, LTC TV n’avait pas respecté l’interdiction concernant « la présence d’homosexuels ou la promotion de leurs slogans » à la télévision, instaurée après qu’un drapeau arc-en-ciel avait été brandi lors d’un concert de Mashrou’ Leila, au Caire en 2017.

Les autorités avaient alors engagé une large campagne de répression contre les personnes suspectées d’être membres de la communauté LGBT, s’attirant les critiques des groupes de défense des droits de l’Homme.

Rappelons que si le code pénal égyptien ne prohibe pas explicitement l’homosexualité, les tribunaux utilisent néanmoins les incriminations de « débauche » ou de « prostitution » pour condamner les homosexuels.