Eddy de Pretto : six personnes jugées pour harcèlement homophobe

Le 17 juin 2021, Eddy de Pretto était invité à se produire sous la nef de l’Eglise Saint-Eustache à Paris, pour le festival « Qui va piano ». Une performance saluée par les spectateurs mais qui a également suscité un déferlement de haine homophobe sur les réseaux sociaux, avec plus de 3 000 messages d’insultes et menaces de mort tels que :

« Tu vas retourner à l’église mais dans une petite boite »
« Quand on ouvrira des camps pour les lgbt, crois moi que vous ferez moins les malins »
« La hache pour toi »
« Gros sac à merde à souiller notre religion, gare à toi qu’on te chope pas sale pédale »
« Tu veux chanter sodomite dans une église ? »
« Vive le roi, mange tes morts, les sodomites en prison »
« Crève en enfer sale chien »
« Meurs, meurs, meurs »

Certains internautes invitaient même ses agents et promoteurs à « lui régler son compte ». Le chanteur a déposé plainte.

Identifiées grâce à l’enquête, six personnes, toutes majeurs, comparaitront les 3, 4, 6 et 7 octobre 2022 à 14h devant la 10e chambre du Tribunal judiciaire de Paris pour harcèlement homophobe notamment.
Les associations STOP homophobie et Mousse seront parties civiles aux côtés d’Eddy de Pretto dans ce procès de 4 jours.

Les artistes et personnalités publiques LGBTQI+ sont régulièrement injuriés et menacés en ligne, en raison leur orientation sexuelle et engagement contre les discriminations. « S’affirmer en tant que tel, c’est aussi s’exposer au harcèlement homophobe qui, dans un même mouvement, porte atteinte à la santé mentale de la victime et renforce l’homophobie sociale » résume Jérôme Spyridonos, avocat de Mousse.

Ce procès sera donc l’occasion de confronter ces harceleurs à leur responsabilité pénale et aux conséquences de tels comportements qui subsistent pour les victimes au-delà d’Internet. En rappelant à tous les autres, qui se sentent protégés derrière « l’anonymat » des réseaux sociaux, « qu’il existe des moyens techniques efficaces pour identifier les auteurs de propos de haine sur internet », comme le souligne encore Etienne Deshoulières, avocat de STOP homophobie.