Sur France 5 : « Devenir il ou elle », l’émouvant documentaire sur cinq adolescents transgenres (VIDEOS)

Ils s’appellent Léna, Lucas, Elena, Bas et Connor. Ils ont entre 15 et 18 ans. « Tous ont la conviction de ne pas être nés avec le bon sexe dans le bon corps », pourrait-on résumer en reprenant les mots de la réalisatrice Lorène Debaisieux.

[spacer]

[spacer]

[spacer]

[spacer]


[spacer]


[spacer]

« J’ai cru que j’étais homosexuel »

« C’est comme si j’avais l’impression que mon corps ne m’appartenait pas », indique Lucas. Né de sexe féminin, il commence à ressentir un mal-être alors qu’il a douze ans et que sa puberté débute. Difficile pour lui, à cet âge, de poser des mots sur cette souffrance. Alors Lucas avance à tâtons. « J’ai cru que j’étais homosexuel. (…) J’ai commencé à sortir avec des filles mais j’étais toujours mal », explique-t-il. C’est grâce au dialogue noué avec un pédopsychiatre que Lucas finira par comprendre « pourquoi ». Il est un garçon, dans un corps de fille.

« Ma famille a voulu me faire interner en hôpital psychiatrique  »

Le portrait de Lucas est un des cinq proposés par « Devenir il ou elle ». Chacun d’entre eux renvoie à des existences différentes, dans lesquelles le rapport aux autres, à la famille surtout, est interrogé par la réalisatrice. Lucas a ainsi la chance d’avoir des parents qui l’accompagnent dans sa quête d’identité et dans ses démarches avec les médecins. Leurs témoignages face caméra est d’ailleurs émouvants.

Pour Elena, née de sexe masculin, l’histoire est tout autre. « Ma famille a voulu me faire interner en hôpital psychiatrique car ils pensaient que j’avais un problème. (…) Du coup j’ai fugué », confie-t-elle.

« Toutes les demandes de changement de sexe ne sont pas fondées »

Les problématiques transgenres sont complexes à aborder et le documentaire s’en fait le témoin par la voix de spécialistes. Le psychiatre Serge Hefez, responsable de l’unité de thérapie familiale à la Pitié-Salpêtrière, évoque les difficultés pour accompagner ces adolescents : « Toutes les demandes de changement de sexe ne sont pas fondées. Elles peuvent correspondre à quelque chose de tout à fait pathologique, à l’intérieur de soi », décrit-il. Charge alors aux psychiatres et médecins de réussir à comprendre quel est le besoin réel de la personne. Une tâche évidemment compliquée, à un âge où ces adolescents sont en pleine puberté et vont entrer dans la vie adulte.

Surtout qu’être transgenre ne renvoie pas vers une seule réalité. « Certaines personnes peuvent tout à fait concevoir d’avoir un corps qui va avoir des caractéristiques masculines ou féminines », résume ainsi Serge Hefez, tandis que d’autres voudront absolument passer par la voie de l’opération chirurgicale. Ainsi, en Allemagne, Bas, 15 ans, a pris des bloqueurs de puberté et veut maintenant passer à une autre étape : « Ce que je veux après, c’est faire les opérations, (…) changer de sexe ».

Pour voir l’émission en replay !