Démission de Benoît XVI Un pape homophobe

Le pape Benoît XVI a annoncé sa démission à partir du 28 février, expliquant n’avoir plus “les forces” de diriger l’Eglise en raison de son âge. Son pontificat aura été marqué par une action très virulente de l’Eglise catholique contre les nouveaux droits des homosexuels dans le monde, en particulier le mariage gay et la théorie du genre.

“Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère pétrinien”, a indiqué le pape en latin lors d’un consistoire au Vatican, dans la traduction en français qu’en a faite le Vatican par la suite.

Le pape a souligné que “dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire”.

Agé de 85 ans, Benoît XVI laissera le souvenir d’un pape qui a engagé l’église dans une lutte virulente contre les droits nouveaux des homosexuels dans le monde – notamment le mariage entre personnes de même sexe – et un combat tenace contre la théorie du genre.

Ce professeur de théologie allemand, qui n’aura pas suscité la ferveur dont a bénéficié Jean Paul II, devient pape le 19 avril 2005 à 78 ans après avoir régné près d’un quart de siècle sur la Congrégation pour la doctrine de la foi, ex-Saint Office.

Il sera confronté à la crise la plus profonde de l’Eglise contemporaine: celle des révélations en cascade, dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord, d’abus sexuels commis sur des enfants par des membres du clergé, aggravés par l'”omerta” de la hiérarchie.

Condamnant durement ces “péchés” et ordonnant la tolérance zéro, Benoît XVI demandera explicitement “pardon” aux victimes en juin 2010.

Au long de son prontificat, Benoît XVI refusera toute évolution de l’Eglise sur les questions de moeurs (avortement, euthanasie, famille, homosexualité), refusant la rupture avec la tradition.

Il n’admettra l’utilisation du préservatif que dans des cas très limités, pour éviter la contamination du sida.

Benoît XVI a aussi cherché à faire revenir les intégristes dans le giron de l’Eglise. Il a appelé les Européens à ne pas rejeter leurs “racines chrétiennes”.

En janvier 2009, sa décision de lever l’excommunication de quatre évêques intégristes dont l’un, le Britannique Richard Williamson, était un négationniste, avait soulevé un tollé.