« La loi musulmane condamne et punit les actes d’homosexualité », insiste le recteur de la Grande Mosquée de Paris

Dans un communiqué passé inaperçu mais publié le 16 août, le Docteur Dalil Boubakeur, Recteur de l’Institut Musulman de la Grande Mosquée de Paris, a réitéré ses positions quant à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, qu’il juge « inconcevable et inimaginable du point de vue religieux. »

Faisant écho à ses déclaration de la veille sur le plateau du 20H de France 2, Dalil Boubakeur, longtemps considéré comme adepte d’un Islam « intégré » dans la société française, affirme toutefois que « le Coran condamne fermement l’homosexualité considérée comme non conforme à la conception de la nature du mariage voulu par Dieu, qui consiste à l’union d’un couple (homme et femme) afin d’assurer la procréation et la perpétuation du genre humain. »

Dieu s’adressant ainsi à Loth, dont le peuple était transgresseur, exprime cet interdit dans la sourate « Shu’ara » [26:165-166] : « Comment pouvez-vous accomplir l’acte charnel avec les mâles de ce monde en délaissant les épouses que votre Seigneur a créé pour vous… Vous êtes bien un peuple outrancier. » De ce fait, dans l’Islam, « la loi musulmane (Shari’a) condamne et punit les actes d’homosexualité », précise encore l’ex-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), créé en 2003 avec le soutien actif de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur.

Il est utile de rappeler que Loth, prophète de l’Islam, fils d’Haran et le neveu d’Abraham, est aussi un personnage de la Genèse, le premier livre de la Bible, dont est d’ailleurs déclinée cette fameuse sourate qui réprime l’homosexualité. Pour les chrétiens, cette règle du Lévitique est rendue caduque par le sacrifice de Jésus : l’amour est bon pour son prochain, l’amour est donc la loi ! Mais, bien qu’extraite d’un récit étiologique, évoquant la très improbable Sodome et Gomorrhe tombée sous « le feu du créateur », pour expliquer l’origine des peuples voisins d’Israël, il semble qu’elle continue encore de justifier toutes les réticences et argumentations.