Couples sérodifférents : faire des enfants comme les autres

Un comité d’experts britanniques vient de produire de nouvelles recommandations concernant le « lavage » du sperme chez les couples sérodifférents désirant un enfant, lorsque l’homme est séropositif. L’occasion de revenir sur ce que les experts français disent de la procréation naturelle pour les couples sérodifférents.

Les nouvelles recommandations de l’Institut britannique national sur la santé et l’excellence médicale (NICE) prennent à leur tour en compte le traitement comme prévention (TasP). A partir du moment où l’homme a une charge virale indétectable, qu’il est sous traitement antirétroviral, qu’il n’a pas d’infections sexuellement transmissibles (IST) et que le rapport sans préservatif est limité à la période d’ovulation, il n’est plus nécessaire d’avoir recourt à un « lavage » du sperme. Et cela en gardant la même efficacité dans la réduction du risque. Premier avantage, cela permet à un couple sérodifférent réunissant ces critères d’avoir recours à la procréation naturelle. Deuxième avantage, cela évite d’avoir recours à une technique qui peut être mal vécue, qui est coûteuse et dont le résultat est plus aléatoire (la technique du « lavage » du sperme réduit les chances de réussite de la grossesse).

Que se passe-t-il du côté français ?
Les experts français du VIH se sont prononcés sur la procréation naturelle pour les couples sérodifférents en 2010. Cela figure d’ailleurs dans leur rapport (Yeni 2010). Voici un extrait des recommandations françaises : « Le risque de transmission du VIH est « très faible » en cas de CV plasmatique [charge virale dans le sang] indétectable au long cours et en l’absence d’IST ou d’inflammation du tractus génital » (« moins de 1 / 10 000 »).

Les experts recommandent de « proposer une information et une évaluation  aux couples qui envisagent une procréation naturelle ». Ils rappellent que : « La discussion sur les possibilités de procréation fait partie du suivi médical » et que le choix final de la méthode revient « au couple et en particulier au partenaire non infecté ».

Et en 2012 ?
Par ailleurs, depuis les résultats détaillés de l’essai HPTN 052 en juillet dernier 2011 qui confirme l’avis suisse la plupart des experts français considèrent (et il n’y aura pas de rapport d’experts Yeni en 2012) que la première solution à proposer à un couple sérodifférent est d’utiliser la méthode naturelle pour faire un enfant. L’Assistance médicale à la procréation (PMA) étant destinée aux couples ayant un problème de fertilité. En général, les médecins considèrent qu’il faut faire un bilan de fertilité après un an de tentatives infructueuses. En bref, si le ou la partenaire séropositif-ve est traité-e efficacement, qu’il ou qu’elle n’a pas de problèmes d’observance (prise régulière des antirétroviraux) et n’a pas d’IST (ce qui implique qu’en cas de partenaires en dehors du couple, il y a un dépistage régulier des IST et traitement le cas échéant). Les couples sérodifférents peuvent faire des enfants aussi simplement que les autres couples.

 

 

 

 

 

source:http://www.seronet.info/article/couples-serodifferents-des-enfants-comme-les-autres-50022