Lausanne – Contrainte sexuelle et extorsion : A deux pour violer, frapper et voler un gay paumé

Un ouvrier à l’AI était face à un de ses bourreaux, vendredi, au Tribunal d’arrondissement. L’accusé est un prostitué et homosexuel nigérian de 41 ans poursuivi pour contrainte sexuelle et extorsion. L’autre prévenu a été jugé séparément.

«Il nous a proposé 2000 fr. pour faire du sexe avec lui dans les WC public.» La version servie vendredi par le prévenu nigérian de 41 ans n’a pas convaincu le Tribunal. Les différents homosexuels entendus comme témoins ont en effet signalé qu’un tel chiffre était «complètement ridicule». Ce prostitué homosexuel domicilié à Genève a essayé de minimiser son rôle dans un sordide fait divers qui a eu lieu à Lausanne, en avril 2011.

Cette nuit-là, vers 1 heure du matin, un gay fribourgeois souffrant d’un retard mental tombe sous le charme d’un Roumain de 17 ans dans un bar lausannois. A la sortie de l’établissement, ce qui ne devait être qu’une passade se transform­e en cauchemar. Encadré par le Nigérian – détenteur d’un permis C – et le mineur, la victime se dirige vers des toilettes publiques près de la Promenade Derrière-Bourg. Menacé, l’ouvrier agricole d’une vingtaine d’années fait une fellation au Roumain, tandis que le Nigérian le pénètre. Sans préservatif. Le violeur poussera la perfidie encore plus loin. «Le Black est allé retirer 2000 fr. sur mon compte, mais a prétendu que le code était faux. Son complice s’est alors énervé et m’a cassé deux dents», a rappelé la victime.

Traitement contre le VIH

Les deux malfrats quittent les lieux en lui intimant l’ordre d’y rester pendant trente minutes, sinon il se ferait «casser la gueule». C’est seulement lorsqu’il a entendu un employé chargé de la propreté des lieux que le Suisse a osé sortir. «Pendant plusieurs mois, j’ai subi un traitement contre le VIH marqué par des vomissements, des nausées, des insomnies et l’angoisse. Par chance, je n’ai pas contracté le sida», a déclaré la victime. Quant au prévenu africain, il a essayé de se défausser sur son jeune complice roumain, jugé séparément. Il a prétendu qu’il avait peur du jeune homme et ne voulait pas le contrarier, par crainte d’une «expédition punitive de Roumains» chez lui. Ce moyen de défense a été jugé très peu crédible par le président du tribunal. Verdict ce lundi.

par Abdoulaye Penda Ndiaye