Combattre l’homophobie dès l’école primaire

Des milliers de Québécois tiennent encore régulièrement des propos homophobes. Pour renverser la tendance, il faut miser sur la sensibilisation des tout-petits, a déclaré jeudi le Groupe de recherche et d’intervention sociale de Montréal (GRIS-Montréal).

Depuis 19 ans, des bénévoles issus de la communauté lesbienne, gai, bisexuel et transgenre (LGBT) se rendent dans les écoles secondaires pour sensibiliser les jeunes à la réalité homosexuelle. «Depuis quelques années, nous avons commencé à rencontrer des enfants au primaire, en cinquième et sixième année», indique David E. Platts, président du GRIS-Montréal, qui vient de lancer sa campagne annuelle de financement.

Selon M. Platts, plus les enfants sont jeunes, moins ils ont tendance à avoir «développer des préjugés» envers les homosexuels. C’est pourquoi le GRIS étudie présentement la possibilité de tenir des interventions auprès de classes du premier cycle primaire, confie-t-il.

25 000

L’an dernier, le GRIS-Montréal est intervenu dans 212 écoles de la métropole, réussissant à parler à plus de 25 000 jeunes.

«Plus on leur parle jeune, plus on aide à renforcer leur tolérance», lance le comédien Vincent Bolduc, porte-parole depuis six ans. Ceci ne rend pas moins importantes les interventions au secondaire, poursuit-il, car «l’homophobie y est très présente».

Durant le point de presse, M. Bolduc a lu à haute voix des formulaires remplis l’an dernier par des Montréalais âgés de 13 à 16 ans, qui donnent anonymement leur opinion sur l’homosexualité. Plusieurs propos se sont révélés choquants, certains disant que les homosexuels sont des «animaux», que leur «cerveau est déréglé», ou encore qu’ils «méritent la peine de mort».

«Ce qui se passe chez nous est inquiétant, mais aussi à l’international», a commenté le guitariste du groupe Simple Plan, Jeff Stinco, qui a joint sa voix au GRIS. Ce dernier a notamment dénoncé la loi russe qui interdit à quiconque de «normaliser l’homosexualité». La Fondation du groupe rock offre depuis quatre ans un don sous forme de bourse à l’organisme GRIS-Montréal.

«Nous sommes prêts à risquer notre carrière en Russie plutôt que de ne pas dénoncer l’homophobie qui y fait rage.» – Jeff Stinco, guitariste de Simple Plan.

Par Métro