Caroline Grandjean-Paccoud, directrice de l’école primaire de Moussages, petit village de 300 habitants, s’est donnée la mort ce lundi 1er septembre, jour de la rentrée scolaire. Âgée de 42 ans, elle subissait depuis décembre 2023 un harcèlement lesbophobe persistant, marqué par des tags insultants et des menaces de mort anonymes, sans que l’institution ne lui apporte le soutien nécessaire.
Le rectorat de Clermont-Ferrand a exprimé sa « grande tristesse », saluant « une figure respectée du Cantal » et adressant ses condoléances à son épouse, sa famille et ses collègues. Caroline Grandjean était en arrêt de travail depuis 2024 et bénéficiait d’un suivi en vue d’un retour progressif. Une cellule d’écoute a été déployée pour accompagner le personnel éducatif de la circonscription.
En décembre 2023, l’enseignante avait découvert un tag homophobe sous le préau de son école : « sale gouine ». D’autres messages haineux, ainsi qu’une menace de mort dans la boîte aux lettres, ont suivi. Malgré plusieurs plaintes et une enquête judiciaire, les auteurs n’ont jamais été identifiés. L’inspection académique lui avait reproché d’avoir alerté parents et collègues et avait proposé un changement d’établissement qu’elle a refusé.
L’auteur de bande dessinée Remedium, qui a relaté son parcours dans Cas d’école, évoque l’accumulation de violences institutionnelles et sociales, notamment la promotion d’une inspectrice qui n’avait pas soutenu la directrice, aggravant sa détresse et menant au geste tragique du 1er septembre.
Plusieurs syndicats, dont la FSU-SNUipp et le S2DE, dénoncent l’absence de mesures de protection et réclament l’ouverture d’une enquête administrative pour clarifier les responsabilités.
Nos pensées accompagnent sa famille, son épouse et ses proches.
Ce drame rappelle l’urgence de renforcer la prévention et l’accompagnement des victimes de LGBTphobie dans tous les établissements scolaires. Il illustre le coût humain de l’indifférence institutionnelle et sociale face aux violences homophobes et appelle à des mesures concrètes pour protéger enseignants et élèves LGBT.
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#Caro dir. d’école a décidé de mettre fin à ses jours ce lundi, jour de rentrée. Broyée par l’institution, par son village, par ses par. d’élèves, elle avait écrit sur un groupe de directeurs : « Lundi… sera bien plus difficile pour moi que pour vous ». Nous sommes dévastés.
— Syndicat des Directrices et Directeurs d’École (@s2de2021) September 1, 2025
