Au Canada, les débats sur l’éducation sexuelle ont des relents d’homophobie

La première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, est convaincue que certains des manifestants qui se sont opposés bruyamment cette semaine devant Queen’s Park, au nouveau programme d’éducation sexuelle dans les écoles primaires, sont animés par l’homophobie.

Mme Wynne, elle-même lesbienne, accepte volontiers que pour certains, le gouvernement veut parler d’homosexualité et de masturbation à des enfants trop jeunes. Mais d’autres manifestants brandissaient des pancartes aux messages clairement plus radicaux, a-t-elle souligné. La première ministre renvoie par ailleurs les citoyens aux déclarations du candidat à la direction du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario, Monte McNaughton, qui a soutenu cette semaine que ce n’était pas à la première ministre – et surtout pas à Mme Wynne – de dire aux parents à quel âge leurs enfants devraient entendre parler de certains sujets entourant la sexualité.

Mme Wynne a qualifié ces propos d’homophobes, mais M. McNaughton, piqué au vif, a soutenu que ce qu’il voulait dire, c’est que les libéraux n’avaient pas consulté suffisamment les parents avant de proposer cette réforme, qui doit entrer en vigueur dès l’automne.

La première ministre Wynne a aussi été surprise lorsque le député provincial conservateur Rick Nicholls a admis qu’il ne croyait pas à la théorie de l’évolution, et qu’il a évoqué – peut-être en boutade – que ce serait peut-être une bonne idée de ne plus enseigner cette notion scientifique à l’école.

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