Après le suicide d’un militaire de la base aérienne d’Évreux, son mari accuse sa hiérarchie de « harcèlement homophobe »

Clément, 37 ans, sergent à l’escadron de protection de la base aérienne 105 d’Évreux, dans l’Eure, s’est donné la mort, ce vendredi 17 novembre 2017, à son domicile de Cailly-sur-Eure. Il aurait été victime d’un harcèlement, qui durait depuis un an et se serait encore accentué ces deux derniers mois, selon son époux, Sylvain Dumont, qui accuse sa hiérarchie.

Quand il passait dans les couloirs, on lui lançait « tiens, regarde-moi l’autre pédé », a-t-il confié. Des poursuites auraient même été engagées en amont contre le militaire pour « agression sexuelle » : « Chaque fois qu’un nouveau arrivait à la base, son adjudant l’incitait à déposer plainte contre mon mari. Devant des témoins, il lui a dit qu’il le détruirait. On peut dire qu’il a réussi, mon mari n’est plus là désormais. »

Sylvain a annoncé sur Normandie-actu son intention de « saisir la justice pour poursuivre l’État. »

Engagé dans l’Armée depuis 18 ans, Clément était « un excellent militaire avec d’excellents états de service », a souligné le colonel David Desjardins, responsable de la base, mobilisé sur ce « drame qui a particulièrement affecté ses camarades et l’ensemble du personnel », assure-t-il, dans cette attente des résultats de l’enquête, pour déterminer « les responsabilités éventuelles ».

Le sergent était en permission le jour de son suicide. « L’armée de l’air condamne toute forme de harcèlement et d’homophobie. Cela va à l’encontre des valeurs qui nous animent », a-t-il ajouté.

Le parquet d’Évreux confirme les investigations, confiées à la section de recherche de la gendarmerie de l’air.

Nous adressons nos plus sincères condoléances à Sylvain, aux familles et proches du couple.