Amazon modifie ses engagements en matière de droits LGBTQ+ et de justice sociale

Amazon, l’une des entreprises les plus influentes au monde, a récemment supprimé de son site web des déclarations explicites en faveur des droits LGBTQ+ et des initiatives de justice sociale. Ces modifications, opérées en décembre, suscitent des interrogations sur l’évolution de la stratégie de diversité et d’inclusion de l’entreprise.

Suppressions notables

Jusqu’à récemment, Amazon affichait un engagement clair envers les droits des communautés marginalisées, notamment la lutte contre les biais raciaux dans les forces de l’ordre, la protection des droits de vote et l’amélioration des conditions de santé et d’éducation pour les populations noires. Ces mentions ont disparu, tout comme les références aux droits des personnes transgenres, aux prestations santé pour les employés en transition, et au soutien à des lois fédérales pro-LGBTQ+, telles que l’Equality Act.

Désormais, Amazon privilégie un discours général : « Le traitement inéquitable de quiconque — y compris les personnes noires, LGBTQ+, asiatiques ou les femmes — est inacceptable. » L’entreprise met en avant la diversité de ses 1,4 million d’employés, sans détailler d’engagements précis.

Un repositionnement parmi d’autres

Ce changement s’inscrit dans une tendance observée chez plusieurs grandes entreprises, comme Meta, Mc Do, Walmart ou Ford, qui réajustent leur communication publique face aux pressions politiques et sociales. Certaines voix conservatrices critiquent les initiatives de diversité, les qualifiant de « virtue signaling »signalement moral ») — des actions perçues comme purement symboliques, destinées à soigner l’image des entreprises plutôt qu’à refléter une véritable volonté de changement.

Le retour de Donald Trump sur la scène politique pourrait également peser sur ces choix. De nombreuses entreprises cherchent à ne pas s’aliéner une partie de leur clientèle ou des décideurs influents. D’ailleurs, le nouveau président a déjà annoncé la suspension immédiate des employés liés aux programmes fédéraux de diversité, équité, inclusion et accessibilité (DEIA), instaurés sous l’administration précédente. Il a également révoqué l’Executive Order 11246, en place depuis 1965, qui imposait des mesures anti-discrimination et encourageait l’action positive auprès des sous-traitants fédéraux.

Des réactions mitigées

Interrogée par le Washington Post, la porte-parole d’Amazon, Kelly Nantel, a assuré que la société met régulièrement à jour ses politiques pour refléter l’évolution de ses programmes. Elle a également confirmé que les prestations de santé pour les employés transgenres restent en place, malgré leur retrait du site.

Cependant, ces changements inquiètent certains employés et militants, qui redoutent un désengagement progressif. En interne, on craint que cette nouvelle orientation ne soit suivie de coupes dans des avantages ou initiatives pro-diversité.

Les défis pour Amazon

En tant que deuxième plus grand employeur au monde, Amazon joue un rôle central dans la promotion de l’inclusion. Ces suppressions de déclarations spécifiques pourraient ternir son image de progrès social, au risque de perdre des talents et des consommateurs attachés à ces valeurs.

Si l’entreprise affirme maintenir son engagement en faveur d’un environnement inclusif, son repositionnement soulève des questions sur la portée et la sincérité de cet engagement. Dans un contexte politique polarisé, ses choix continueront d’être scrutés de près.