Agression homophobe en Guyane : un mineur jugé ce 8 septembre 2021

L’homophobie est rarement poursuivie en Guyane. L’audience de ce mercredi 8 septembre 2021 devant le juge des enfants de Saint-Laurent du Maroni fait donc figure d’exception. D’autant plus que Léon MAISOME est soutenu par trois associations nationales : Mousse, STOP Homophobie et Adheos.

L’agresseur, un adolescent de 15 ans résidant dans le quartier de la Charbonnière, a reconnu les faits devant les enquêteurs. Léon, la victime, était un ancien professeur de l’adolescent au collège Albert Londres. Après de nombreuses insultes homophobes et menaces, la situation a empiré en février 2021. Alors que Léon rentrait chez lui après son cours de conduite, il croise l’adolescent qui lui barre le passage avec un sabre d’abattis à la main. Effrayé, la victime fait demi-tour et l’adolescent se met à sa poursuite.

Cinq jours plus tard, leurs chemins se croisent à nouveau. L’adolescent menace de découper Léon au sabre et mime une décapitation. Enfin en avril 2021, il le pourchasse une nouvelle fois, armé d’un couteau. Léon parviendra à échapper au pire de peu, en se réfugiant dans un jardin avoisinant.

Passé le choc des premiers instants, l’angoisse de vivre à proximité de son agresseur se fait ressentir. Les sorties quotidiennes deviennent sources d’anxiété, si bien que moins d’un mois après la dernière agression Léon décide de déménager en métropole. Aujourd’hui installé en région parisienne, il espère que son cas permettra de mettre en lumière les conditions de vie difficiles des personnes LGBT en Guyane.

Pour Me Etienne Deshoulières, avocat de Léon et des associations LGBT, « le traumatisme subi par la victime est d’autant plus violent que le contexte social est homophobe ». Selon l’IFOP, 53% des personnes LGBT ont en effet déjà été confrontés à au moins une forme d’acte homophobe en France. En Guyane l’homophobie est particulièrement présente : une étude KABP de 2014 indique que seulement 18,7% des hommes guyanais tolèrent l’homosexualité, alors que près de 70% d’entre eux en ont une opinion négative.

* Le nom de la victime a été changé.