À Harlem, des organisations LGBT espèrent déloger l’Atlah World Missionary Church, l’église de la « haine »

Établie depuis plus de 30 ans, l’Atlah World Missionary Church fait tache dans un quartier de Harlem en plein développement. Son pasteur connu pour diffuser de violents messages homophobes pourrait être bientôt expulsé par les personnes LGBT qu’il voue à la damnation éternelle.

Devant sa façade, un panneau où se succèdent messages haineux : les « sodomites », en particulier, y sont voués à la lapidation, au « cancer, au VIH, à la syphilis, à l’infarctus, à la folie, à la gale et finalement à l’Enfer. » Quant à Barack Obama, il y est décrit comme un « taliban musulman élu président illégalement ».

Atlah-World-Missionary-ChurchCes élucubrations sont celles du pasteur local, le Dr James David Manning, célèbre pour ses prêches radiophoniques et vidéos incendiaires… Mais, qui à force de se concentrer sur les médisances et appels à l’épuration des gays, aura oublié de gérer ses comptes.

L’Église d’Atlah doit en effet plus d’un million de dollars à ses créanciers donc le fisc fédéral, qui lui réclamerait plus de 355 000 dollars. Le « temple » sera donc mis aux enchères le 24 février prochain.

Deux organisations de défense des droits des LGBT, Ali Forney Center et Rivers of Living Water Ministries, ont commencé à récolter des fonds pour racheter le local et le transformer en un espace d’accueil pour les jeunes sans-abris et un lieu de culte inclusif pour les LGBT afro-américain. Toutes deux se disent préoccupées par les messages de haine du pasteur Manning et les « dégâts qu’il provoquent sur la jeunesse » du quartier.

Près de 200000 dollars ont ainsi été recueillis grâce à un financement participatif. Mais ce ne sera peut-être pas suffisant, l’église étant située dans un quartier très convoité par les promoteurs.

Tout aussi inédit. En mars 2014, caméra en main, Jennifer Louise Lopez, une jeune lesbienne, s’était manifestée devant l’entrée de l’édifice, affirmant son homosexualité, pour réclamer sa « lapidation ». Le « sacristain », quelque peu déstabilisé, l’avait alors invitée à revenir le lendemain. Il n’avait pas de pierres pour s’exécuter.

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avec l’AFP