Entre 15 et 20 000 personnes attendues ce samedi, pour la 22e édition de la Pride Marseille

La Pride Marseille organise sa 22e édition ce samedi. Entre 15 et 20 000 personnes sont attendues pour cet événement défendant les droits des personnes LGBT, avec un départ à 15h du Palais Longchamp pour finir vers 17h à l’esplanade J4 du Mucem en passant pas le boulevard de la Libération, la Canebière et le Vieux-Port, autour de chars associatifs et commerciaux.

« Transformer nos libertés », c’est sous ce thème que la marche se déroulera sous l’égide de quatre marraines : les humoristes engagées Océanerosemarie et Shirley Souagnon ainsi que l’artiste photographe et réalisatrice Emilie Jouvet accompagnée de la chercheuse en transidentités Karine Espineira. Des « lesbiennes affirmées » qui portent un regard subtil et politique sur la société.

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Mais la Pride ne repose pas uniquement sur la marche du 4 juillet puisque celle-ci s’inscrit dans le cadre d’un festival prévu du 18 juin au 11 juillet. Au final, plus de 35 rendez-vous seront proposés par les associations. Expositions, spectacles, films, rencontres, apéros et pique-niques sont prévus. Un concert final aura également lieu à l’arrivée, avec des lives d’artistes, des shows de performers, qui viendront compléter des sets d’artistes reconnus dans le milieu de la musique électronique.

La soirée officielle de clôture, organisée cette année par Insomnia, prolongera le concert et se passera au Dock des Suds. Deux salles, dont une exclusivement réservée aux filles et une autre mixte, garantiront une ambiance LGBT.

Pour les associations, la Pride est aussi un moyen de rappeler que malgré certaines avancées le combat pour le respect des différences et l’égalité des droits est encore d’actualité : « Depuis 1994 et notre première action, je trouve que beaucoup de chemin a été parcouru. On est heureux de voir que de plus en plus de jeunes de 14, 15 ans osent se joindre à nous. Mais il reste encore beaucoup à faire, notamment lorsque nous observons la condition des LGBT dans des pays comme le Soudan ou l’Arabie Saoudite où l’homosexualité reste pénalement répréhensible », constate, Christian de Leusse, président de l’association Mémoire des sexualités.

Interview.

Océanerosemarie : « Très fière, honorée et heureuse de revenir en terre phocéenne en tant que marraine ! »

Marraine de la Pride Marseille 2015, Océanerosemarie, compositrice, interprète, chroniqueuse radio, lesbienne, féministe et marseillaise d’adoption, confie pourquoi c’est important pour elle d’endosser ce rôle d’ambassadrice LGBT.

Être marraine de la Pride 2015 à Marseille ça représente quoi pour vous ?

Très fière, honorée et heureuse de revenir en terre phocéenne en tant que marraine ! C’est à Marseille que j’ai fait mon coming out et c’est une ville à laquelle je suis particulièrement attachée.

Une Pride à Marseille ça a quoi de spécial ?

Comme partout en France les gay pride sont encore nécessaires. Tant que les lesbiennes n’auront pas accès à la PMA comme les hétérosexuels il nous faudra lutter ! Et j’espère que la France arrivera prochainement à envisager une GPA éthique et, d’ici là, à régulariser les situations des enfants nés par PMA et GPA l’étranger. On ne peut pas dire « il faut protéger les enfants » et refuser de le faire en même temps !

Est-ce plus dur de vivre son homosexualité dans le Sud ?

Le Sud peut être particulièrement dur avec les homosexuels et Marseille manque encore de visibilité gay et de lieux gay friendly…

Je pense que l’homophobie est encore persistante tant dans le monde du travail que dans la rue, et qu’il reste encore du boulot à faire pour que les préjugés disparaissent !

Pouvez-vous nous parler de votre spectacle « Chatons violents » que vous allez jouer demain à Marseille ?

Chatons violents parle du couple, de l’adoption de chatons mais aussi et surtout des BBB (« bons blancs bobos ») qui se trouvent toujours mieux que les autres… Je parle notamment des Parisiens qui descendent à Marseille en conquérants mais qui rentrent finalement la queue entre les jambes ! Je me moque des Marseillais mais comme toujours dans mon travail, c’est quand même les Parisiens qui s’en prennent le plus plein la tête (rires).

Charles-Alexandre Louaas