Vatican : Un témoignage sur la sexualité dans le mariage et l’accueil des homosexuels au synode

Comment l’Eglise doit-elle se situer face aux évolutions qui affectent la famille dans les sociétés contemporaines ? Tel ‘est l’enjeu du premier Synode des évêques convoqué par le pape François, consacré aux « défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation ».

L’événement a fait l’objet d’une préparation exceptionnelle, avec l’envoi d’un questionnaire à toutes les paroisses pour recueillir les témoignages des fidèles catholiques du monde entier, tous concernés par ces nouvelles questions autour de la famille, qui font déjà débat au sommet de l’Eglise…

>> Un témoignage sur la sexualité dans le mariage et l’accueil des gays

Un couple australien a montré mardi la liberté de ton au synode de l’Église catholique sur la famille en exaltant le mariage en tant que «sacrement sexuel» et en évoquant l’accueil d’homosexuels, a rapporté le Vatican.

Au début de chacune des sessions de travail de cette assemblée d’évêques, un couple marié doit présenter un témoignage concret des situations actuelles.

Lundi, à l’ouverture de ce synode sur les défis de la famille dans le monde moderne qui doit durer jusqu’au 19 octobre, le pape François avait demandé à tous de parler franchement, sans dissimulation, ne cachant pas les divergences, afin de permettre un vrai dialogue.

«Nous nous sommes rendu compte que la seule caractéristique qui différenciait notre relation sacramentelle de toute autre bonne relation centrée sur le Christ était l’intimité sexuelle»,ont rapporté Ron et Mavis Pirola, venus de Sydney.

«Le mariage est un sacrement sexuel avec sa pleine expression dans les relations sexuelles», ont-ils insisté. «Tant que les couples mariés (catholiques) ne considèrent pas l’union sexuelle comme une partie essentielle de leur spiritualité, il est extrêmement difficile d’apprécier la beauté des enseignements» de l’Église sur l’accueil à la vie et la procréation.

Le couple a aussi cité plusieurs situations dans lesquelles des catholiques pratiquants ont soutenu et accueilli sans jugement des fidèles en situation irrégulière pour la hiérarchie de l’Église.

Ainsi, un couple de leurs amis a accepté d’inviter le compagnon de leur fils homosexuel à partager la fête de Noël en famille.

«Ils croyaient pleinement dans les enseignements de l’Église et ils savaient que leurs petits-enfants les verraient accueillir le fils et son partenaire dans la famille. Leur réponse peut être résumée en trois mots: “il est notre fils”», ont témoigné Ron et Mavis.

Loin de chercher à changer la doctrine, le pape François souhaite que l’Église réserve un meilleur accueil aux personnes dont les situations personnelles ne suivent pas cette doctrine (divorcés, homosexuels, couples non mariés, mères célibataires).

>> Organisme de consultation (cette assemblée n’a pas pouvoir de décision), le synode a été créé il y a près de cinquante ans par Paul VI, dans la foulée du concile Vatican II (1962-1965) qui avait restauré le principe de collégialité dans le fonctionnement de l’Eglise catholique.

Normalement, le synode se réunit tous les trois ans. Peuvent avoir lieu des synodes extraordinaires, comme celui de 1985 sur le bilan du concile Vatican II vingt ans après sa clôture, ou spéciaux, comme les synodes des Eglises hollandaise, ukrainienne, ou africaine.

Ce synode, le premier depuis l’élection du pape François en mars 2013, est un synode extraordinaire, censé préparer celui de l’an prochain, une réunion au cours de laquelle seront soumises au pape des propositions susceptibles de déboucher sur une évolution en matière de famille et de morale sexuelle.

Car le synode sert aussi de tribune sur les questions épineuses de l’église. En l’occurrence, la publication d’un livre par cinq cardinaux conservateurs, qui demande en substance que rien ne change sur les divorcés remariés, a alimenté le débat avec la frange plus libérale de l’Eglise. Les interventions y sont très réglementées et les couples mariés, les femmes et les laïcs y sont très minoritaires. Ainsi, 38 auditeurs, dont 13 couples, pour écouter les échanges sans y participer.

Par ailleurs, les débats ne sont pas publics. Un document final sera mis au vote à la fin du synode, puis diffusé. Le pape veut ainsi favoriser « une vraie créativité »

>> Nell’aula nuova del Sinodo, dove da stamane si discute di famiglia, è risuonata questo pomeriggio la voce di due coniugi australiani, Ron e Mavis Pirola, co-direttori del Consiglio cattolico d’Australia per il matrimonio e la famiglia. Ed è stato subito evidente come il vissuto delle persone reali cambia lo sguardo, l’approccio ai problemi e alle sfide che la famiglia si trova a vivere, facendo passare in secondo piano certe disquisizioni dottrinali.

I due coniugi hanno raccontato che «poco a poco ci siamo resi conto che l’unica caratteristica che distingue il nostro rapporto sacramentale rispetto a qualsiasi altro buon rapporto centrato su Cristo è l’intimità sessuale e che il matrimonio è un sacramento sessuale che trova la sua massima espressione in un rapporto sessuale». «Noi crediamo che – hanno aggiunto – fino a quando le coppie sposate non arrivano a venerare l’unione sessuale come parte essenziale della loro spiritualità sarà estremamente difficile da apprezzare la bellezza di insegnamenti come quelli dell’enciclica “Humanae vitae”. Abbiamo bisogno di nuovi modi e linguaggi facilmente riconoscibili per toccare i cuori delle persone».

La «chiesa domestica» rappresentata dalla famiglia, hanno continuato i due coniugi, «ha molto da offrire alla Chiesa nel suo compito di evangelizzare. Ad esempio, la Chiesa affronta costantemente la tensione di sostenere la verità pur esprimendo compassione e misericordia. Le famiglie devono affrontare questa tensione in ogni momento». I due sposi australiani hanno raccontato un esempio riguardante l’omosessualità. «Dei nostri amici stavano progettando la loro riunione di famiglia per Natale, quando il loro figlio gay ha detto di voler portare a casa il compagno. Loro credevano fino in fondo agli insegnamenti della Chiesa e sapevano che i loro nipoti avrebbero voluto vederli accogliere il loro figlio e il suo compagno in famiglia. La loro risposta potrebbe essere riassunta in tre parole: «È nostro figlio».

Questo, hanno spiegato Ron e Mavis Pirola, è un «modello di evangelizzazione per le parrocchie in quanto rispondono a situazioni simili». Il ruolo della Chiesa è quello «di far conoscere al mondo l’amore di Dio».

«Una nostra amica divorziata – hanno detto ancora i due sposi australiani – dice che a volte non si sente pienamente accolta nella sua parrocchia. Tuttavia, va a messa regolarmente e senza lamentarsi con i suoi figli. Per il resto della sua parrocchia lei dovrebbe essere un modello di coraggio e impegno di fronte alle avversità. Da persone come lei impariamo a riconoscere che tutti portiamo delle ferite interne nella nostra vita. Essere coscienti delle nostre ferite interne aiuta enormemente a ridurre la nostra tendenza a giudicare altri, un atteggiamento che rappresenta un ostacolo per l’evangelizzazione».

avec l’AFP