Le polémiqueur guadeloupéen Éric Damaseau condamné pour injures publiques homophobes

Le 8 décembre 2025, le Tribunal correctionnel de Paris a condamné Éric Damaseau, animateur et commentateur guadeloupéen, pour injures publiques homophobes, à la suite de propos tenus dans plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

Connu pour ses prises de position polémiques dans les médias locaux et en ligne, Éric Damaseau dispose d’une audience importante en Guadeloupe, où ses contenus sont largement relayés.

En mars et août 2022, il avait publié sur YouTube et Facebook deux vidéos sur sa chaîne La Pause Sans Filtre. Il y présentait les personnes LGBT+ comme « dépravées » ou atteintes d’une « maladie », les décrivait comme moralement déficientes et appelait à leur mise à l’écart de l’espace public, opposant une supposée supériorité des hétérosexuels à ce qu’il qualifiait de faiblesse des personnes homosexuelles.

Ces déclarations sont intervenues dans un contexte local marqué par un niveau élevé de discriminations et de violences visant les personnes LGBT+, particulièrement dans les territoires ultramarins. Un rapport de la Délégation aux Outre-mer, publié en 2018, faisait état de violences plus fréquentes qu’en métropole, allant jusqu’à des expulsions familiales et des agressions graves.

À la suite de plaintes déposées notamment par l’association STOP homophobie, Éric Damaseau a été mis en examen en décembre 2023 pour injures publiques et provocation publique à la haine. L’affaire a été examinée à l’audience du 8 octobre 2025.

Par son jugement rendu le 8 décembre, le tribunal l’a reconnu coupable d’injures publiques homophobes. Il a été condamné à une amende de 2 000 euros et au versement de dommages et intérêts aux associations parties civiles STOP homophobie, Mousse et ADHEOS.

« Dans un territoire insulaire comme la Guadeloupe, les discours homophobes ont un impact décuplé. Les condamner est essentiel pour éviter qu’ils ne nourrissent la violence », a réagi Me Étienne Deshoulières, avocat des associations.

La décision rappelle que la liberté d’expression ne couvre pas les propos stigmatisants ou déshumanisants, en particulier lorsqu’ils visent des populations déjà exposées à des violences structurelles.