Soutien à Géza Buzás-Hábel, organisateur de Pécs Pride, face aux poursuites en Hongrie

Géza Buzás-Hábel, organisateur de la Pride de Pécs, fait l’objet de poursuites pénales en Hongrie pour avoir organisé un rassemblement jugé « illégal » par les autorités locales. La manifestation s’était tenue pacifiquement en octobre 2025 malgré l’interdiction administrative, dans un contexte législatif national qui restreint sévèrement les rassemblements perçus comme « promouvant l’homosexualité ou la diversité de genre ».

STOP homophobie dénonce cette procédure et appelle les citoyens et associations à soutenir l’organisateur ainsi que la liberté de réunion pacifique des personnes LGBTQIA+. L’association relaie notamment l’action urgente d’Amnesty International, qui demande à la Hongrie d’abandonner les poursuites et de garantir l’exercice des droits fondamentaux des organisateurs de manifestations LGBTQIA+. Cette action peut être signée et partagée via le lien officiel : Amnesty International/Pécs Pride.

Une criminalisation inquiétante

La législation hongroise adoptée en 2025 interdit explicitement les marches des fiertés et tout rassemblement jugé susceptible de « promouvoir l’homosexualité ou la diversité de genre » dans plusieurs villes. Selon Amnesty International, cette loi constitue une « interférence injustifiée » dans l’exercice des droits fondamentaux, et l’organisation appelle les autorités à abandonner les poursuites contre Buzás-Hábel. L’European Pride Organisers Association (EPOA) qualifie cette procédure d’« attaque directe » contre les communautés LGBTQIA+.

Selon plusieurs ONG hongroises, dont Hatter et l’ERRC, les autorités utilisent désormais les outils juridiques et administratifs de manière systématique pour empêcher les Pride locales, invoquant souvent des motifs de sécurité jugés infondés par les organisateurs. La marche de Pécs n’a toutefois donné lieu à aucun incident notable.

Contexte politique et international

Depuis 2021, le gouvernement de Viktor Orbán multiplie les mesures ciblant les personnes LGBTQIA+ : restrictions de contenus jugés « pro-LGBT », interdictions de changements d’état civil pour les personnes trans, et campagnes politiques contre associations et événements communautaires. La loi de 2025 renforce encore le contrôle policier sur les rassemblements liés à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre.

La Commission européenne a lancé plusieurs procédures d’infraction contre Budapest pour discrimination d’État envers les personnes LGBTQIA+. Dans un avis rendu en 2025, un avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne estime que ces restrictions violent les valeurs fondamentales de l’UE, notamment la liberté d’expression et le respect des minorités.

Mobilisation et solidarité

Pour les associations hongroises, la mise en cause pénale d’un organisateur de Pride constitue un signal d’alerte majeur pour l’ensemble de la société civile. Elles craignent que cette affaire ouvre la voie à d’autres poursuites contre des militants, alors que l’espace associatif est déjà fragilisé par des pressions politiques et administratives.

Malgré le climat hostile, les organisateurs de Pécs Pride affirment vouloir poursuivre leur engagement. La marche de 2024 avait rassemblé plusieurs centaines de personnes dans le calme, illustrant, selon eux, l’importance de préserver des espaces de visibilité et de soutien pour les jeunes LGBTQIA+. STOP homophobie rappelle l’importance de soutenir les initiatives de solidarité internationale pour protéger les droits fondamentaux des communautés LGBTQIA+, en Hongrie comme ailleurs..