Vingt-quatre heures pour combattre l’homophobie ! C’est peu…

A l’occasion de la 7e journée mondiale de lutte contre l’homophobie, l’association Idaho (International Day Against Homophobia), à l’origine de l’événement, publie pour la première fois un baromètre d’un genre nouveau: «l’Idahomètre». L’idée? Etablir un classement des ministères français en fonction de leur mobilisation dans la lutte contre l’homophobie.

En première position, on trouve le Quai d’Orsay, salué pour avoir «porté la question de la déclassification de la trans-identité dans la liste des maladies mentales de l’OMS» le 17 mai dernier 2010. Mais également pour la mise en place d’ un fonds de soutien à la lutte contre l’homophobie à l’étranger, doté de 200.000 euros qui seront distribués à trois projets rendus publics aujourd’hui.

Le ministère des Sports est également en bonne position, grâce à la mise en place de formations contre l’homophobie qui toucheront «plusieurs milliers de personnes», selon l’intellectuel français Louis-Georges Tin, président du Comité Idaho, et fondateur de cette journée.
Matignon «mauvais élève»

Le bilan est en revanche mitigé du côté du ministère de l’Outremer qui «ne fait rien alors que la violence homophobe est très importante en Outremer», déplore M. Tin. Idem pour le ministère de l’Education, dont les efforts pour vaincre l’homophobie restent «médiocres», notamment en raison d’une absence totale de formation des élèves et des enseignants sur le sujet.

Mais c’est à Matignon que revient le bonnet d’âne. Un «mauvais élève», souligne M. Tin qui «ne joue pas son rôle de coordination interministérielle et bloque les avancées possibles» sur l’égalité des droits, concernant le mariage ou la filiation.

Aujourd’hui, l’Idaho dit encore manquer d’enquêtes fiables concernant l’homophobie. Seule l’association SOS-homophobie publie un rapport annuel basé sur les témoignages des victimes qui la contactent.

Le dernier en date, publié la semaine dernière montre qu’internet et les lieux publics sont devenus «des forteresses de l’homophobie», avec une forte hausse de témoignages d’agressions physiques.
Clips, kiss-in et tracts pour sensibliser

Pour sensibiliser l’opinion publique à la cause homosexuelle, l’Idaho lance également plusieurs clips, dans lesquels acteurs, chanteurs et sportifs unissent leurs voix pour dire «Non à l’homophobie» et «Oui à l’égalité des droits». De nombreuses personnalités y ont participé: Stéphane Bern, Anthony Kavannagh, Virginie Ledoyen ou encore Liane Foly. Ces clips seront diffusés tout au long de la journée sur les chaînes télévisées françaises.