Vidéos : Deux nominations pour « La Belle Saison » de Catherine Corsini aux prochains César

Avec La Belle saison, la réalisatrice Catherine Corsini a frôlé la nomination aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger mais on lui a préféré le film Mustang de Deniz Gamze Ergüven. Le film, éblouissant de délicatesse et de sincérité, a tout de même été retenu pour concourir aux César.

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Cécile de France est nommée dans la catégorie « meilleure actrice » et Noémie Lvovsky, en tant que « meilleure actrice dans un second rôle ».

C’est au cœur de l’été de la France de Pompidou que débute l’histoire. Delphine, interprétée avec brio par Izïa Higelin, aide son père aux travaux agricoles de l’exploitation familiale. Son temps libre, elle le passe à flirter avec une autre jeune fille du village. Mais les études l’emmènent à la capitale. Sur les bancs de la faculté, elle fait la rencontre d’un groupe de féministes déterminé à se battre pour l’égalité des sexes, encore loin d’être d’actualité (des droits sociaux à la dérive mais aussi l’IVG qui n’arrivera qu’en 1975 avec la loi Veil). De nombreux combats à mener parmi lesquels celui des homosexuels que l’on envoie en hospitalisation pour des traitements à hautes doses d’électrochoc. Une lobotomie légale destinée à guérir de cette « grave maladie ».
Dans ce contexte, Delphine tombe sous le charme d’une activiste du mouvement féministe et parisienne jusqu’au bout des ongles : Carole, incarnée par Cécile de France, est pourtant en couple de longue date avec un homme charmant. Mais l’amour ne l’entendra pas de cette oreille.

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Les deux jeunes femmes vont rapidement basculer dans une passion incandescente, envahies par un amour sincère, prêtes à tordre le cou à tous les interdits. Pourtant, le retour prématuré de Delphine dans sa ferme familiale va tout bousculer. Loin du relatif anonymat de Paris, pas question d’afficher sa préférence sexuelle. Dans ce petit village où l’attend son voisin désigné comme son futur mari par ses parents, Delphine va vivre sa tempête intérieure. Nous sommes à nouveau à La Belle saison mais cette année, Carole va jouer les amies de faculté venue se ressourcer à la campagne, chez Delphine.

Ecrit avec une plume particulièrement juste et plutôt raffinée, le scénario de La Belle saison met en scène un amour sincère et universel, dont la force se révèle aussi destructrice que solaire. Ces deux jeunes femmes s’aiment à s’en consumer les chairs. La réalisatrice ne manque d’ailleurs pas une occasion de chorégraphier cette romance dans des danses nuptiales à répétition, comme autant de gourmandises sensuelles qui peuvent alourdir le transit narratif. Pourtant, La Belle saison semble portée par une irrésistible énergie qui transforme nos coeurs à tendance hermétique en de petites choses sensibles.

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