Versailles 18 ans de réclusion criminelle pour le meurtrier d’un militaire sur un lieu de rencontre gay

Un jeune homme de 23 ans a été condamné jeudi à dix-huit ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’un militaire de 52 ans dans le parc du château de Versailles en août 2010.

La cour d’assises des Yvelines a assorti sa condamnation d’un suivi socio-judiciaire de quatre ans, comportant notamment une injonction de soins.

A l’annonce du verdict, l’accusé n’a pas réagi.

“C’est une sanction lourde”, a estimé l’avocate de la défense, Me Blandine de Blic, qui n’a pas écarté pas la possibilité de faire appel.

La cour est allée en-deçà des réquisitions de l’avocate générale Anne-Sophie Huet, qui avait réclamé vingt ans de réclusion et une injonction de soins d’une durée de quinze ans.

“Il a tué un homme sans raison”, avait déclaré l’avocate générale.

Le 4 août 2010 vers 17H30, le corps d’un militaire de l’armée de l’air, en partie dénudé, avait été trouvé par un promeneur, près de la Pièce d’eau des Suisses, une zone très fréquentée du parc du château de Versailles, réputée également pour être un lieu de rencontres homosexuelles.

Peu après, un jeune homme, qui portait un couteau à cran d’arrêt sur lui, avait été interpellé par une patrouille dans les rues de la ville. Au cours de sa garde à vue, le rapprochement avait été fait avec le meurtre, qui venait d’être signalé.

Le suspect avait nié les faits mais des analyses avaient permis de confondre le jeune homme. Elles avaient révélé la présence du sang de la victime sur le couteau, ainsi qu’un ADN compatible avec celui du jeune homme sur le sexe du quinquagénaire.

Au premier jour de son procès, l’accusé avait dit “ne pas se souvenir” avoir commis le meurtre. “Tout pousse à croire que c’est moi”, avait admis le jeune homme au parcours chaotique.

Lors de sa plaidoirie, l’avocat de la famille de la victime, Me Jean-Yves Liénard avait dénoncé une “défense utilitaire où on va reconnaître ce qu’on ne peut plus nier”.

“Pourquoi cette sauvagerie ? Il y a une volonté avérée de tuer quand on enfonce le couteau jusqu’à la garde et qu’on s’y prend par trois fois”, avait ajouté Me Liénard.

Souffrant de “délires de persécution”, l’accusé, né à Kinshasa, a “vu des gens brûler vifs” durant son enfance en Afrique, selon son avocate. Arrivé en France à 13 ans, il a été rejeté par sa famille après le viol de sa soeur cadette de 4 ans, fait pour lequel il a été condamné quand il était mineur.