Union Européenne : Les droits fondamentaux des personnes LGBT+ « mis en péril par des idées erronées »

>> Homophobia still rampant in healthcare among many EU nations, study finds

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Si l’Europe constitue toujours un « rempart », selon les conclusions d’un nouveau rapport de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union Européenne (FRA), dans certains États membres pourtant, les médecins considèrent toujours l’homosexualité comme une maladie (alors qu’elle n’apparaît plus comme telle dans la classification internationale de l’OMS depuis 1992) et la transidentité comme un trouble mental. Plus particulièrement en Bulgarie, Hongrie, Lettonie, Pologne, ainsi qu’en Roumanie, Slovaquie ou encore en Italie.

Agents publics, responsables de la santé, enseignants et policiers… La FRA s’est ainsi entretenue avec les groupes professionnels les mieux placés, à travers 19 pays, pour identifier les obstacles et les moteurs de la mise en œuvre de politiques relatives aux droits fondamentaux sur le terrain. Malgré l’impact positif des initiatives, cette toute première étude comparative de la vision des LGBT révèle tristement « un manque d’informations et de formation professionnelle », qui entravent les efforts visant à lutter contre la discrimination et les crimes de haine.

Manque de « conscience » ?

« Les personnes LGBT ont les mêmes droits à l’éducation et aux soins de santé que quiconque et doivent être traitées sur un pied d’égalité. Elles ont également le droit de mener leur vie dans la dignité, sans peur et discrimination », a déclaré le directeur de la FRA, Michael O’Flaherty, en soulignant l’importance de la formation professionnelle, ainsi que des partenariats et de la coopération avec la société civile, pour contribuer à lutter contre les préjugés, en particulier envers les personnes transgenres, dans le secteur des soins de santé, et à leur offrir des services de qualité dont lesquels bénéficient la plupart des autres personnes.

« Certains médecins sont toujours convaincus, à tort, que l’homosexualité est une maladie, que l’on peut contracter. Elles mettent en avant la nécessité pour l’UE et ses États membres de donner les moyens aux agents publics d’accomplir leur devoir en offrant des services de qualité pour contribuer à mettre un terme aux souffrances dont sont victimes de nombreuses personnes LGBT. »

Un constat qui confirme la nécessité de mettre en œuvre des campagnes de sensibilisation plus positives à l’échelle de l’UE et de ses États membres, comme celles notamment énoncées dans la liste d’actions de l’organisation, pour améliorer le respect des personnes LGBT et de leurs droits.

De même, face à l’absence d’informations objectives, en particulier en milieu scolaire, qui peut entraîner des cas de harcèlement ou renforcer les préjugés et contraindre les jeunes LGBT à « se camoufler », l’agence préconise là encore des actions conjointes et ciblées, avec les établissements et autorités éducatives, afin de contribuer à faire des écoles des lieux plus sûrs et accueillants.

Ces conclusions viennent compléter les résultats d’une précédente enquête à grande échelle, qui a révélé l’ampleur de la peur et de la discrimination parmi les personnes LGBT dans l’UE. L’ensemble des données collectées sera disponible dans le courant de l’année.

Valentine Monceau
stophomophobie.org

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>> While member nations of the European Union (EU) still represent an important bulwark against discrimination directed at the LGBTQ community, a report from the European Union Agency for Fundamental Rights (FRA) shows that large swaths of the medical community continue to pathologize homosexuality.

The conclusions reached were based on interviews with doctors, nurses, hospital social workers and other medical professionals but especially patients. The report, ‘Professionally speaking: challenges to achieving equality for LGBTQ people,’ found that, “Alongside discrimination and prejudice, LGBTQ persons also face some health risks not faced by other members of the population. FRA’s 2013 survey, the most recent survey available, found that a considerable proportion of LGBTQ persons who had accessed healthcare services in the preceding 12 months felt that healthcare personnel discriminated against them for being LGBTQ. The differences across the LGBT groups were as follows: bisexual men, 8 %; gay men, 9 %; bisexual women, 10 %; lesbian women, 13 %; and trans persons, 19 %.”

The countries with the highest levels of discrimination tend to come from Eastern Europe. They include Slovakia, Croatia, Romania and Bulgaria. Italy and Poland were also high on the list.

The causes are severalfold. For one, the pathologization of homosexuality is still present in medical training and training materials. Also, many health professionals are unaware of specific health issues LGBTQ persons may face. This lack of awareness is often related to the discrimination LGBTQ persons encounter in healthcare. And, as it relates to trans healthcare, “The majority of healthcare providers who are not specialists in trans healthcare lack awareness of trans rights issues and in some cases show open prejudice against them. They know little about the diversity of trans persons and other gender identities, often confusing transgender persons with transsexual persons.”

Ironically, membership into the EU is predicated on a respect for human rights and the protection of all of its citizens, including sexual minorities.