Salaires Les homosexuels discriminés, les lesbiennes avantagées

Selon une étude – la première du genre en France sur le sujet – les hommes homosexuels subissent une discrimination salariale. Contrairement aux lesbiennes, qui, elles, se voient avantagées par leur orientation sexuelle.

L’étude en question – dont le journal Le Monde publie les principaux enseignements – doit être présentée par plusieurs associations lors d’un colloque sur le coût de l’homophobie organisé, mercredi 30 mai, à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à Paris.

Son enseignement principal fait apparaître un paradoxe étonnant au premier abord.

Les hommes homosexuels y apparaissent comme étant l’objet d’une discrimination salariale par rapport aux hétérosexuels, mais pas les femmes homosexuelles.

Ils enregistrent un écart négatif de salire de 6,2% dans le secteur privé et de – 5,5 % dans le secteur public alors que les lesbiennes enregistrent une différence salariale favorable dans le secteur privé (+2 %) et nulle dans le secteur public.

Selon les auteurs de l’étude, Thierry Laurent et Ferhat Mihoubi, professeurs à l’université d’Evry-Val-d’Essonne, cette différence entre gays et lesbiennes tiendrait au fait que les gays sont perçus par les employeurs comme ayant une productivité plus faible que les hommes hétérosexuels en raison de problèmes de santé potentiels liés au sida.

A l’opposé, les lesbiennes sont perçues par les employeurs comme plus agressives, plus dynamiques, plus disponibles, avec une productivité supérieure aux femmes hétérosxuelles.

Interrogé par Le Monde, Thierry Laurent rappelle que cette discrimination « est très néfaste pour l’entreprise, qui risque de predre des talents pour de mauvaises raisons ».