Quand un opposant au “mariage pour tous” perturbe les commémorations du 11 Novembre

David van Hemelryck, actif notamment lors des “Manifs pour tous” contre le mariage homosexuel, a revendiqué sur son compte Twitter le survol mardi en fin de matinée du mémorial de Notre-Dame-de-Lorette consacré à la Première guerre mondiale que le chef de l’Etat devait inaugurer, perturbant ainsi le début des commémorations du 11 Novembre.

Dans un petit avion de tourisme tirant une banderole “www.Hollande démission.fr” le pilote, fondateur du mouvement “Hollande démission”, habitué de ce genre d’action, a ensuite rapidement été éloigné de la zone par un hélicoptère de l’armée de l’air avant d’être contraint à se poser à Arras.

Selon plusieurs sources, dont un responsable de la sécurité sur place, le survol de cette zone était interdit mais seulement à partir de 13H30.

Le secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, Kader Arif, a dénoncé sur BFM TV cette action. “Dans un moment d’unité, dans un moment d’hommage (….) je pense que c’est un geste imbécile”, a-t-il fustigé.

“Pour être reçu par les médias, il vous faut être : Délinquant, raciste, fraudeur ou pilote de banderole ‘Hollande Démission’ ?”

Invité notamment de Jean-Jacques Bourdin ce mercredi, David van Hemelryck a déclaré sur RMC : “C’est une opération mûrement réfléchie. Je persiste et signe. Honorer la mémoire de nos anciens, c’est continuer à se battre avec courage pour la démocratie. C’était important de porter ce message pour faire honneur à nos anciens”.

Quand on lui demande pourquoi il a choisi le 11 novembre, il répond : “Ça me semple évident ! Est-ce que vous pensez que les Poilus ne se retournent pas dans leur tombe quand ils voient un menteur (François Hollande, NDR) venir les honorer ? L’affaire Cahuzac, l’affaire Morelle, quand Taubira brandit des mensonges devant les caméras… Est-ce que vous pensez qu’un gouvernement qui trahit la vérité est digne de représenter les Français ?”.

David van Hemelryck explique agir “pour la démocratie et la liberté”. Selon lui, il faut “réformer les institutions françaises en demandant le départ de François Hollande et écrire une nouvelle constitution qui soit une vraie démocratie. Une élection ne garantit pas la démocratie. Ce qui garantit la démocratie, c’est de gouverner avec le peuple”. ” Les Français attendent une vraie révolution pour changer le système. Quand on voit l’abstention massive et que les Français ne se sentent plus représentés, il faut changer le système”, poursuit le fondateur du mouvement “Hollande démission”.

Après la Manif pour tous, ce catholique pratiquant poursuit son engagement contre la loi Taubira. Il enchaîne avec un sit-in spectaculaire devant le Sénat, le “camping pour tous” pendant les débats sur le texte de loi. Une action qui se solde par 67 gardes à vue. Il dénonce alors “des arrestations arbitraires” sur les réseaux sociaux. Apolitique, son discours reçoit un écho favorable dans la plupart des groupes d’opposition au Président. Mais il refuse d’être associé au Printemps Français – l’émanation radicale des opposants au mariage pour tous. “Dites à la presse que je ne suis pas d’extrême-droite”, clamait-il sur Twitter lors de sa garde à vue il y a un an.

Il réclame un référendum pour destituer le Président

L’épisode “mariage pour tous” terminé, son action ne va plus viser qu’une cible : François Hollande. Il investit toutes ses économies – entre 35.000 et 45.000 euros – dans son nouveau combat. Il organise des actions militantes de plus grande ampleur. Le 14 juillet dernier, il distribue une centaine de sifflets pour chahuter François Hollande lors du défilé militaire sur les Champs-Élysées. Tout le long de l’été, il fait la tournée des plages de la côte Atlantique à bord de son ULM pour déployer dans le ciel une banderole “Hollande-démission”. Un happening spectaculaire qui lui vaut de braquer un peu plus les projecteurs médiatiques sur son action.

Son credo : réclamer la mise en place d’un référendum pour demander au peuple s’il souhaite la destitution du Président. S’il n’a pas encore réussi à faire de son site Hollande-démission une association – ses statuts ont été rejetés en préfecture -, il estime que son collectif peut mobiliser une centaine d’adhérents actifs et forme des militants pour monter des antennes locales, indique France TV Info. Sans compter les réseaux sociaux où son compte Facebook compte près de 40.000 likes et son compte Twitter plus de 10.600 followers.

David van Hemelryck est également l’organisateur de l’action qui avait déjà perturbé les cérémonies du 11 novembre 2013 quand 80 militants coiffés de bonnets rouges – symbole de la contestation en Bretagne de l’écotaxe – avaient copieusement sifflé le chef de l’État lors de son passage sur les Champs-Élysée. Un coup d’éclat pour lequel il sera jugé le 1er décembre et qui l’a érigé en héros de la contestation anti-Hollande.

Avec l’AFP, rtl.fr et RMC