Prévention contre le Sida : des maires LR veulent interdire la nouvelle campagne, le gouvernement saisit la justice

La polémique autour de la nouvelle campagne de prévention du VIH en direction des gays continue d’enfler. Après le communiqué des Associations familiales Catholiques (AFC) qualifiant les affiches de « propagande indécente », pour exhorter les maires des communes de France « à prendre leurs responsabilités en faisant retirer ces affiches qui troublent et indignent les familles tout en dévalorisant l’image des personnes homosexuelles », Bruno Beschizza, le maire Les Républicains de la ville de Seine-Saint-Denis, a décidé d’un arrêt, afin de censurer les visuels, « qui n’envoient pas le bon message », a-t-il estimé sur BFM.

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« Quand on met des messages subliminaux d’une aventure d’une nuit, d’accouplement sans parler d’amour de manière aussi lapidaire, sur un abribus sans contextualiser, j’imagine un enfant de cinq ans qui sans libre-arbitre peut avoir une certaine confusion dans l’esprit. »

Il souhaite assortir la campagne du texte, sur fond jaune : « Affiches interdites sur le territoire de la commune d’Aulnay-sous-Bois, en vertu de l’arrêté du Maire n°2016-403 pour la protection de l’enfance. »

Le maire de Angers a lui aussi demandé au réseau d’affichage JC Decaux de retirer les affiches de sa ville après notamment « avoir été sollicité par des habitants sur la proximité des affichages d’une école. »

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S’indignant des slogans, qui aurait suscité un grand émoi auprès de nombreux angevins, l’élu Christophe Béchu décrie ainsi dans son courrier « une campagne d’affichage volontairement choquante », qui, diffusée de surcroit à proximité des écoles et au niveau des abris bus, « délivre un message que les jeunes enfants sont incapables de comprendre. »

Comme probablement la plupart de toutes les autres campagnes ou publicités, à moins de leur être particulièrement destinées.

En juin dernier, interpellé par Ouest-France, 5 élus du conseil municipal de M. Béchu affichaient encore leur opposition à la loi Taubira, affirmant qu’ils refusaient toujours de marier les couples de même sexe.

Controverse qui prend donc une tournure politique sous l’impulsion notamment de la Manif pour tous, dont un sympathisant avait déjà détérioré des supports ces derniers jours. Interrogé par LCI, l’homme a été jusqu’à décrire la campagne de prévention « d’incitation à la débauche ».

Ne l’oublions pas, le mouvement a pollué en octobre dernier les espaces parisiens avec ses appels à la mobilisation placardés ou estampillés jusque sur les trottoirs.

Le maire de Compiègne, Philippe Marini, a obtenu pour sa part le retrait de la campagne, qui porte atteinte, dit-il, à « la notion de famille. »

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Malgré les vociférations des hypocrites, tandis que Ian Brossat, adjoint communiste à la mairie de Paris, fustige une « épidémie de connards moyenâgeux », la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Marisol Touraine, a annoncé attaquer ces maires en justice, « pour la santé publique et contre l’homophobie ».

Avec plusieurs millions de célibataires en France, hétéro ou LGBT, les situations varient et les modes de protection aussi. Il n’était pas inopportun de le rappeler. Que de promesses pour l’avenir avec ces élus LR.

Valentine Monceau
stophomophobie.com