Philadelphie Mieux que le bromure, le sport!

Un groupe catholique américain prétend enseigner l’abstinence aux homosexuels en les initiant aux disciplines viriles qu’ils ont toujours redoutées.

Des complexes, beaucoup de jeunes gay en ont dès qu’ils foulent un terrain de football ou un plancher de basket. Aux Etats-Unis, où la compétition physique est sans doute la fabrique de la masculinité, cette méfiance vis-à-vis du sport peut prendre l’aspect d’un redoutable handicap social. Elle est aussi devenue un créneau de choix pour les groupes religieux tentant de ramener les homos dans le droit chemin. C’est même la spécialité d’une officine catholique, Courage, qui troque le missel pour la batte de base-ball. Elle organise près de Philadelphie un week-end où elle invite «les hommes à s’affronter physiquement sur le terrain tout en s’enrichissant spirituellement».

La 13e édition de ce rendez-vous a débuté jeudi. Pas question ici (officiellement, du moins) de convertir les gays à l’hétérosexualité: il s’agit plutôt de répondre aux «blocages sociaux» vis-à-vis des sports. Courage prétend que les empoignades viriles et la mâle compétition aiderait les participants à canaliser leurs désirs impurs et à cultiver «une vie intérieure tournée vers la chasteté». Les organisateurs, enthousiastes, précisent que la fin du camp est célébrée avec un cigare et un verre de cognac – sans doute coupé au bromure.

En fait, raconte le site du «Philadelphia Inquirer», Courage s’appuie sur des principes peu éloignés de ceux professés par les «ex-gays» et leurs soi-disant thérapies de conversion. Le groupe catholique estime que l’homosexualité est enracinée dans le traumatisme infantile qui se manifeste à l’école dans l’échec dans les disciplines sportives. Son inspirateur, le psychologue Robert Fitzgibbons a écrit à ce sujet que les garçons rejetés parce qu’ils ne peuvent pas pratiquer un sport «se mettent à s’identifier à des filles au lieu des garçons.»

Prétention ridicule

Cette psychologie de bazar a le don d’exaspérer les militants LGBT. «Ils pensent qu’en offrant à des personnes ayant des attirance pour le même sexe l’occasion de pratiquer des sports, ils leur apprendront à être plus masculins. C’est une prétention ridicule», soupire Ed Coffin, directeur de Peace Advocacy Network, qui a prévu de manifester pendant la tenue du séminaire. Il a le soutien de sportifs de haut niveau qui dénoncent l’influence néfaste de tels programmes.

source: http://360.ch/blog/magazine/2012/05/mieux-que-le-bromure-le-sport/