Paris: Anne Hidalgo se lance dans la course à la succession de Delanoë

Anne Hidalgo, 53 ans, connue pour ses positions pro-LGBT, a donné dimanche le coup d’envoi de la campagne des municipales de 2014 à Paris, en annonçant sans surprise sa décision de briguer la succession de Bertrand Delanoë.

“Anne Hidalgo lancera sa campagne mercredi, sous un format qui n’est pas encore arrêté”, a-t-on déclaré dans l’entourage de la première adjointe de Bertrand Delanoë.

Cette candidature n’est pas une surprise, le maire PS de Paris, qui ne brigue pas de troisième mandat, ayant à maintes reprises proclamé qu’Anne Hidalgo était sa candidate.

En 2009, un an après sa réélection, Bertrand Delanoë avait déjà mis sur orbite sa première adjointe.

“Anne Hidalgo a toute ma confiance. Je pense qu’elle a toutes les qualités pour être maire de Paris (…) elle ferait une excellente maire de Paris”, disait-il alors.

Ravie à la droite en 2001 par le sénateur Bertrand Delanoë, l’ami de Lionel Jospin, Paris s’est peu à peu solidement ancré à gauche, comme en témoignent les résultats des élections présidentielle et législatives dans la capitale.

Le 6 mai, François Hollande y a remporté une très large victoire (55,60%), dépassant de loin le score de Ségolène Royal en 2007 (49,81%). Un succès historique puisque c’était la première fois sous la Ve République qu’un candidat de gauche arrivait en tête à la présidentielle à Paris.

Succès encore lors des législatives, la gauche obtenant des résultats impressionnants avec au moins 70% des voix dans cinq circonscriptions, tandis que l’UMP a résisté en ne perdant pas de siège.

Un sondage Ifop pour le JDD a encore confirmé dimanche cet ancrage de Paris à gauche, et l’avantage d’Anne Hidalgo.

Ainsi une liste du Parti socialiste et d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) conduite par Anne Hidalgo l’emporterait largement aux municipales de 2014 à Paris face à une liste de l’UMP conduite par l’ancien Premier ministre François Fillon. 54% des personnes interrogées ont indiqué qu’il y aurait “plus de chances” qu’elles votent au second tour pour une liste PS/EELV conduite par Anne Hidalgo contre 46% pour une liste UMP conduite par François Fillon, selon ce sondage.

L’avance de la liste du PS menée par Anne Hidalgo apparaît dès le premier tour, puisqu’elle obtiendrait 36% des intentions de vote face à une liste de l’UMP ou soutenue par l’UMP et menée par François Fillon (33%). Elle obtiendrait 39% si la liste de l’opposition était conduite par Rachida Dati (26%) et 37% si cette liste de l’UMP ou soutenue par l’UMP était menée par Jean-Louis Borloo (29%).

Fille d’immigrés espagnols ayant fui le franquisme, Anne Hidalgo est une battante qui semble ne jamais douter. “Elle est au ‘taquet’, elle adore ça”, confiait son entourage, il y a quelques années.

En 2009, en privé, elle ne craignait pas de dire sa certitude d’être “la meilleure”, capable de battre à plates coutures ses éventuels concurrents socialistes et de remporter la mairie, quel que soit le candidat de la droite.

Mais, au sein du PS parisien, elle s’est forgé de solides inimitiés, que son ambition a renforcées. L’enjeu pour elle est donc de parvenir à circonscrire sans éclats les députés Jean-Marie Le Guen et Patrick Bloche, qui caressent tous deux aussi l’espoir de succéder à Bertrand Delanoë.

Face à une UMP parisienne divisée, sans cesse au bord de la crise de nerfs, Anne Hidalgo a un boulevard, du moins pour le moment.

François Fillon, fraîchement élu député de la capitale, espère parvenir à fédérer la droite autour de lui. Mais avant de se lancer dans une campagne municipale, l’ex-Premier ministre a une autre échéance importante : celle de la présidence de l’UMP où il affronte le secrétaire général du parti, Jean-François Copé.