Narbonne : Une «oasis» pour seniors cible les riches LGBT

Après l’abandon de plusieurs projets de maison de retraite en France, une société britannique annonce la construction d’un «village» pour retraités gay et lesbiennes calqué sur le modèle américain.

La premier lotissement de France destiné à des aînés gays et lesbiennes devrait ouvrir en 2015, rapporte le site britannique PinkNews. Le Village-Canal du Midi est décrit comme une «oasis privée pour la communauté des gays et lesbiennes de plus de 50 ans qui aspirent à une vie active et saine». Une centaine de bungalows doivent sortir de terre sur une propriété de 7 hectares à Sallèles-d’Aude (13km de Narbonne). Le modèle est celui des complexes pour retraités de Floride ou de Californie: une sorte de village de vacances fermé comprenant un restaurant, des tennis et une salle de gym, entre autres. Développé par Villages Group, une société basée au Royaume-Uni, il s’adresse manifestement à un public anglo-saxon prêt à dépenser 236’000 euros (291’000 fr.) pour une maisonnette, plus 70 euros (85 fr.) de charges par semaine.

L’idée de maisons de retraite gay-friendly est dans l’air depuis une dizaine d’années en France, mais aucune n’a vu le jour. Pendant ce temps, des projets associatifs aboutissent à Berlin et, tout récemment, à Madrid. Pour le Village-Canal du Midi, la démarche semble être davantage le résultat d’une étude de marché que d’un engagement communautaire. Dans la brochure de présentation, la référence au caractère LGBT du lotissement se limite à la couverture, flanquée d’un drapeau arc-en-ciel, et le site web n’en dit guère plus. Tout juste les images de synthèse du projet montrent-elles des couples de même sexe déambuler dans les allées.

Référence discrète

Danny Silver, cofondateur de Villages Group, assume cette discrétion quant au public cible du projet. Il a suivi le conseil des responsables de villages de retraités gay américains. Pour eux, il suffit d’assurer aux futurs copropriétaires qu’ils profiteront de la proximité de personnes partageant les mêmes backgrounds. «Ils m’ont tous dit que je devrais mentionner l’angle LGBT sur la couverture de la brochure ou sur le site web, et puis c’est tout, explique Silver. C’est un centre agréable, dans un lieu agréable. Il se trouve seulement qu’il est vise la communauté gay.»

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