GPA : les Français favorable à sa légalisation, mais pas pour les homos, selon un sondage YouGov

Le gouvernement a exclu à plusieurs reprises toute volonté de légiférer sur la question de la gestation pour autrui.

Mais ces questions de société, qui entrent dans le champ de la bioéthique, sont loin d’être tranchées dans l’opinion. Selon notre sondage exclusif YouGov* pour Le HuffPost, une courte majorité de Français (47%) serait aujourd’hui favorable à la légalisation du recours aux mères porteuses par les couples hétérosexuels, contre 43% de personnes s’y déclarant opposés. 9% des personnes interrogées préfèrent ne pas se prononcer.

Le clivage politique joue pleinement sur ce point : une forte majorité des sympathisants de gauche (62%) et d’extrême gauche (60%) soutiennent l’autorisation de la GPA, contre seulement 43% des sympathisants FN, 37% des sympathisants UMP et 35% des électeurs centristes.

Mais les choses se compliquent dès lors qu’il s’agit d’autoriser les mères porteuses pour les couples homosexuels. 58% des Français y sont opposés (contre 33% de favorables). Le taux de rejet atteint 80% chez les partisans de Marine Le Pen et 77% pour les électeurs de Nicolas Sarkozy.

Une dichotomie qui compliquerait toute volonté future de légiférer sur les mères porteuses, le principe d’égalité des droits invoqué lors des débats sur le mariage pour tous exigeant qu’une éventuelle légalisation de la GPA le soit autant pour les couples hétéros que homosexuels.

Le même problème devrait se poser sur la procréation médicalement assistée. Aujourd’hui autorisée pour les couples hétérosexuels, via la fécondation in vitro ou l’insémination artificielle, l’idée d’élargir le droit d’accès à la PMA aux couples lesbiens rencontre une opposition franche dans l’opinion.

50% des Français y sont hostiles, dont 71% des partisans de l’UMP et 78% des électeurs de Marine Le Pen. 40% des Français, dont une très large majorité des sympathisants de gauche et d’extrême gauche, se disent au contraire favorables à ce que les couples homosexuels puissent en bénéficier.

Le gouvernement va donc devoir avancer à tâtons sur ce dossier, qui empoisonne déjà la majorité. Alors que le groupe socialiste envisageait dans un premier temps d’inscrire cette question dans le projet de loi sur le mariage pour tous, François Hollande avait obtenu de ses amis que la future réforme soit examinée dans le cadre des discussions sur la loi Famille, programmée pour le mois de mars.

Mais ce calendrier a été une nouvelle fois repoussé, le Conseil national d’éthique ayant choisi de s’auto-saisir de la question. Or, ce dernier mettra plusieurs mois avant de statuer. Ce qui a le mérite de laisser un peu plus de temps au gouvernement pour convaincre.

*Sondage réalisé sur Internet entre le 6 et 12 février 2013 selon la méthode des quotas à partir d’un échantillon de 899 personnes.