Mariage pour tous: des amendements loufoques

Après trois nuits agitées et une journée de repos, le débat parlementaire examine les 5093 amendements dont certains sont pour le moins étranges.

Gestes déplacés, références au « triangle rose » des homosexuels sous la période nazie ; du « terrorisme intellectuel », insultes, irruption de la circulaire Taubira sur les enfants de mères porteuses : le débat sur le mariage pour tous a semé la tempête dans hémicycle depuis trois jours. La pression ne va pas retomber à la lecture de quelques-uns des 5093 amendements déposés principalement par l’opposition UMP pour submerger l’essence même du débat selon une vieille technique parlementaire. Entre certains amendements, seul un point-virgule change.
En attendant le vote solennel au Palais Bourbon le 12 février dans un climat qu’on imagine surchauffé, les députés auront deux semaines de débats (dont deux week-ends) pour discuter en long (ou pas) sur des amendements parfois totalement loufoques. Extraits.

Le prénom de l’officier d’Etat civil pour l’enfant (amendement n°4672)

Jacques Bompard (extrême droite) préconise qu’en cas de désaccord sur le prénom de l’enfant, que « soit donné automatiquement comme premier prénom le premier prénom de l’officier d’Etat-Civil qui reçoit la déclaration ».

Le mariage entre mineurs (amendement n°4662), ou entre frères et sœurs (amendement n°4667)

Le même parlementaire, as de la provocation, estime, qu’il « faut abroger les articles 144 et 145 » qui fixent l’âge légal du mariage à 18 ans. Concrètement, cela revient à autoriser l’union des mineurs, voire d’encourager la pédophilie. Autre abrogation soumise par Jacques Bompard : l’interdiction soumise aux frères et sœurs de se marier, idem pour les oncles et nièces, tantes et neveux
Jusqu’au boutiste, Jacques Bompard préconise même qu’il faut « ouvrir le mariage à plus de deux personnes ».

Autrement dit légaliser la polygamie (amendement n°4661)

Au nom de possibles flux migratoires d’homosexuels vers la France, les députés UMP Thierry Mariani, Henri Guaino et Yannick Moreau (NI) proposent les amendements 2151, 4458 et 4699 pour interdire la loi.

Le mariage gay, oui, chez moi, non (amendement n°55)

Dans le sillage de Thierry Mariani (UMP), plusieurs députés proposent d’ « autoriser les mariages en dehors de la commune de résidence des mariés ». Ce qui permet à certains élus de faire valoir « leur liberté de conscience », et une façon également d’adresser ces postulants au mariage vers les maires favorables au projet de loi.

Mariage religieux sans mariage civil (amendement n°4176)

Revenir sur la primauté du mariage civil sur le mariage religieux en abrogeant l’article 433-21 du code pénal (qui sanctionne les mariages religieux contractés en dehors de tout mariage civil), c’est ce que propose le député centriste Thierry Benoît (UDI).