Mariage pour tous, PMA, GPA : Qu’en est-il des positions des candidats à la Primaire de la droite et du centre ?! (VIDEOS)

Ce dimanche 20 novembre, en amont de la présidentielle de 2017, se déroule le premier tour des primaires de la droite et du centre, ouvert à tous les électeurs qui partagent « les valeurs Républicaines » prônées par les candidats et s’engagent pour « l’alternance afin de réussir le redressement de la France. »

Parmi les agendas et projets, les convictions sur les questions sociétales divergent :

Selon un sondage IFOP de septembre 2016 pour l’Association des familles homoparentales, un peu plus de 62% des Français dans leur ensemble et 53% des sympathisants Les Républicains en particulier, sont favorables au maintien en l’état de la loi Taubira, qui a ouvert l’adoption et le mariage aux couples de même sexe en 2013.

De surcroît, 59% se sont prononcés pour l’extension de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) aux femmes célibataires et couples lesbiens.

A l’exception toutefois de Nathalie Kosciusko-Morizet, tous les candidats de la droite et du centre y sont opposés, et ce en dépit de l’opinion de la société civile et spécialistes en tous genres. L’ex-ministre s’est abstenue de voter lors du passage de la mesure à l’Assemblée en 2012, estimant ensuite sa réécriture impossible « ni d’ailleurs souhaitable ». Elle ne voit pas non plus « au nom de quoi on interdit la PMA pour les couples de femmes ». Elle est « déjà dans la société », il faut « regarder le monde comme il est ! »

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Jean-Frédéric Poisson, élu président du Parti Chrétien Démocrate à la suite de la démission de Christine Boutin, milite au contraire pour « l’abrogation d’une loi qui a divisé les Français » et l’inscription dans la Constitution de la définition du mariage comme « l’union d’un homme et d’une femme », affirme-t-il. « Célébré » lors du récent rassemblement de la Manif pour Tous à Paris, le député considère que les débats sur la question ont profondément « fragilisé la cohésion nationale… Et instrumentaliser l’enfant. »

François Fillon, soutenu par Sens Commun, autre collectif de lobbying « anti-mariage gay », s’est également engagé à revenir sur la réforme, notamment sur le volet filiation, pour « protéger le droit supérieur de l’enfant d’avoir un père et une mère ».

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Soulignant sa constance sur le sujet, il prévoit de renforcer les sanctions pénales sur « le recours ou la promotion de la gestation pour autrui (GPA) » et appelle à une « action au niveau international en faveur de son abolition ». Tout comme Jean-Frédéric Poisson, qui veut renforcer le code pénal pour « activer la lutte contre la pratique des mères porteuses ». Il a sans surprise réaffirmé sa volonté de restreindre la procréation médicalement assistée (PMA) aux seuls couples hétérosexuels, mais récuse toute politique « discriminatoire ».

Il a voté contre la dépénalisation symbolique de l’homosexualité en 1982, contre le Pacs puis le Mariage pour Tous, et promet désormais en tant que candidat à la présidence de la République de supprimer l’ouverture de l’adoption plénière de l’enfant du conjoint aux couples homosexuels.

L’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy a tranché dans son livre, « La France pour la vie », regrettant ses promesses d’abrogation formulées en 2014 pour souligner l’injustice, la cruauté et en outre l’impossibilité juridique de démarier les mariés. Il assume sa réorientation et pense « que la France a bien d’autres problèmes que rouvrir la guerre sur le mariage pour tous. » Il reste opposé à la gestation pour autrui et réserve lui aussi, selon ses dernières évocations, la PMA aux couples hétérosexuels infertiles, à l’instar de Bruno Le Maire qui ne reviendra pas non plus sur le droit du mariage et à l’adoption pour tous : « les couples homosexuels ont le droit d’avoir les mêmes droits que les autres », a-t-il déclaré. Et si l’un de ses enfants venait à lui annoncer son homosexualité ? Il lui souhaite, comme aux autres, « d’être heureux, quelque soit son orientation sexuelle. »

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Dès novembre 2014, Alain Juppé, « convaincu qu’on ne reviendrait pas en arrière », s’est aussi prononcé pour l’adoption, précisant dans les Inrocks« qu’il existe des cas où un enfant peut trouver dans un couple de deux hommes ou de deux femmes des conditions d’épanouissement personnel parfaitement acceptables. » Mais il aurait préféré « un autre mot que mariage ».

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Jean-François Copé, en tête des cortèges de LMPT, qui depuis le renie, a pour sa part voté en 2012 contre la loi, refusant même d’envisager des célébrations de « mariages homosexuels » dans sa mairie de Meaux, pour s’affirmer, dans une réalité nuancée, « revendiquant le temps de la réflexion », favorable à la loi Taubira, mais contre l’adoption, la PMA et la GPA.

Face à ses « sensibilités », plus ou moins teintées d’opportunisme, et dans l’hypothèse d’une gauche éliminée, il est crucial de s’organiser pour faire barrage aux présidentiables sceptiques à la reconnaissance des droits LGBT.

Interpellés par l’inter-associative sur des questions plus précises sur les droits des personnes trans, le couple et la parentalité, la santé et l’accès aux soins, l’éducation ou encore la lutte contre les discriminations et enfin les questions LGBT dans les instances internationales, en dépit de contacts directs avec la plupart des équipes des candidats ainsi que de relances, seule Nathalie Kosciusko-Morizet a répondu au questionnaire.

« Comment prétendre représenter tout-e-s les Français-e-s en ignorant les interpellations de la société civile ? »

Pour en savoir plus, un petit moteur de recherche sur le site Les Républicains permet à toutes et tous, moyennant renseignement de son adresse électorale, de retrouver le bureau de vote le plus proche de son domicile. Et vous pouvez consulter les pages de campagne respectives des candidats : Bruno Le Maire, François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Jean-Frédéric Poisson et Jean-François Copé.

Valentine Monceau
stophomophobie.org