Manifs du 8 mars : Journée internationale des droits de toutes les femmes

Des milliers de personnes répondant à l’appel des associations féministes mais aussi de syndicats ont manifesté samedi à Paris pour les droits des femmes.

Deux manifestations

>> Plusieurs milliers de personnes ont ainsi défilé ce samedi 8 mars dans l’après-midi à Paris pour défendre la cause des femmes partout dans le monde et dénoncer les violences qu’elles subissent.
Cette manifestation annuelle a rassemblé une foule d’hommes et de femmes répondant à l’appel des associations féministes mais aussi de syndicats (CGT, Solidaires …), de partis de gauche (PCF, Front de gauche, Lutte ouvrière …), de la Ligue des droits de l’Homme et de nombreuses associations internationales.

« Nous ne voulons pas avoir à mendier notre droit à avorter »

Parmi les revendications avancées par les manifestants, le droit à l’avortement, remis en cause en Espagne. « Avorter, un droit; intégristes hors la loi », réclamait l’association « Solidarité femmes du monde entier ». « Nous ne voulons pas avoir à mendier notre droit à avorter », expliquaient des femmes espagnoles interrogées.

Quelques sages-femmes s’étaient associées au rassemblement. Une partie de la profession est en grève depuis octobre pour obtenir de sortir de la fonction publique hospitalière et acquérir un statut de praticien hospitalier. Pour représenter leur combat, plusieurs d’entre elles s’étaient enchaînées les unes aux autres comme elles sont, disent-elles, « enchaînées dans la fonction publique ».

>> Répondant au Collectif 8 mars pour ToutES (créé à l’occasion du 8 Mars 2012 pour faire entendre un féminisme non-excluant qui donne la parole à toutes les femmes dans toute leur diversité : femmes portant foulard, lesbiennes, femmes handicapées, travailleuses du sexe, sans-papiers, trans… ) plus d’un millier de personnes qui ne se reconnaissent plus dans le féminisme traditionnel ont également défilé, à l’écart du cortège principal de la journée internationale des droits des femmes.

« Mixte, à la fois festive et énervée… nous marcherons pour réaffirmer l’un des points fondamentaux du féminisme : nos corps nous appartiennent ! »

Nous avons décidé d’organiser cette manifestation car nous estimons qu’il n’existe pas un mais DES féminismeS et qu’aucune vision du féminisme ne saurait s’ériger en modèle universel.

Alors que les femmes portant le foulard subissent l’islamophobie d’Etat et les agressions quotidiennes, que le gouvernement entend pénaliser les clients de la prostitution au risque de mettre en danger et de précariser davantage les travailleuses du sexe, alors que la Procréation Médicalement Assistée initialement incluse dans la loi sur le mariage pour touTEs est proprement enterrée au mépris des droits des lesbiennes, que le droit à l’IVG est fragilisé, que les droits les plus fondamentaux des femmes handicapées, sans-papiers ou trans sont bafoués, nous sommes solidaires de toutes ces luttes plurielles, nous portons ces revendications et ces besoins, sans jamais oublier que la parole doit rester en priorité aux premièrEs concernéEs.

Hétéroclite, rassemblant aussi bien des militants pro-palestiniens ou du NPA que des défenseurs des droits des transsexuels ou des prostituées, le cortège s’est élancé en début d’après-midi depuis le quartier de Belleville (dans le nord de la capitale).

«Prostituées en danger», «musulmanes stigmatisées», «on est des putains de féministes!», ont scandé les manifestants. «Ne nous libérez pas, on s’en charge!», pouvait-on lire sur des pancartes.

«C’est une position violente de vouloir décider à la place des femmes» qui veulent se prostituer ou porter le voile, comme peuvent le faire les féministes traditionnels, a déclaré Marcia Brunier, une des organisatrices de ce rassemblement baptisé «8 mars pour toutes».

Les manifestants reprochent au gouvernement la pénalisation des clients de la prostitution, le maintien de l’interdiction de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de même sexe, et s’inquiètent d’une «fragilisation» du droit à l’avortement.

«On ne se reconnaît plus dans le cortège institutionnel» ni dans le mouvement féministe des Femen, qui tous deux charrient des «stéréotypes racistes et islamophobes», en «se focalisant» sur le voile, a expliqué Elsa Diaz, du collectif des femmes des quartiers basé en Seine-Saint-Denis.

Malgré la présence de seules quelques femmes voilées dans le cortège alternatif, «on les soutient dans leur volonté de porter le voile ou pas», a-t-elle ajouté.

«Le féminisme mainstream (majoritaire, NDLR) considère que toutes les femmes qui prennent des libertés avec leur corps, les travailleuses du sexe par exemple, dévalorisent l’image de la femme», a déploré de son côté Elisa, une «escort» membre du Strass, le syndicat des prostituées. «Nous voulons les mêmes droits que toutes les autres femmes.

Il y avait notamment le Collectif Féministe Pour l’Égalité, Femmes en luttes du 93, les TumulTueuses, Acceptess-T, la Fédération Anarchiste, Act Up Paris, Génération Palestine, le Syndicat du Travail Sexuel (STRASS), le Mouvement Inter-Lycées Indépendant, et d’autres encore.

Photo : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.721832821190703.1073741839.648558601851459&type=1