Lycéen frappé à Fourmies : une scèned’homophobie ordinaire jugée à Avesnes-sur-Helpe

VIOLENCES

Ce jour de novembre dernier, lorsqu’un lycéen s’est présenté après les cours dans un tabac …

de Fourmies en compagnie de deux amis, il a d’abord été insulté, puis frappé par deux autres clients, dont on comprendra que l’un d’eux était mineur. L’autre, c’est G. V., 18 ans, qui a reconnu s’en être pris au lycéen car ce dernier est homosexuel, les insultes lancées n’ont pas laissé de doute à ce sujet.

« J’étais bourré », explique G. V., qui aurait bu moultes bières et anisettes avant de passer à l’acte. La présidente Olivier rebondit : « Vous étiez bourré lors de votre déposition ? » Car à sang frais et devant les gendarmes, G. V. aurait reconnu que le motif de l’agression résidait bien dans le fait que la victime est « une tafiole, qui a une démarche d’homo et qui roule du c… » « Parce que vous êtes parfait, vous, monsieur », lance la présidente. Et le prévenu de s’enfoncer à la barre, soutenant qu’il n’avait pas formulé les choses ainsi, mais que le fond de la pensée y est, bien qu’il n’a aucun problème avec les homosexuels…

On se rend compte également que le lycéen a été frappé car il aurait répondu aux insultes. « C’était pas normal de le frapper », finit par lancer le prévenu, dont seule la voix ne semble pas adolescente. à noter que la victime a été soutenue par son père pour déposer plainte et se constituer partie civile, ce qui ne semble pas être si fréquent dans les histoires d’identité sexuelle. « Le prévenu doit entendre que ces faits ne sont pas admissibles », insiste Me Villesèche, pour qui il est important que le lycéen puisse aller dans la rue « sans courir de risque ».

On fait appel aux cours d’histoire et à l’actualité dramatique pour accrocher G. V. au jugement qui se prépare. Le substitut du procureur Alloy a manifestement décidé de faire passer le jeune homme sous les fourches caudines : « C’est une marque de virilité de boire toute la journée, de s’en prendre à quelqu’un à plusieurs ? » l’interroge-t-il. Le parquet n’entend cependant pas « se laisser emporter », G. V.

n’ayant apparemment porté qu’un coup lors de l’agression.

Il est condamné à deux mois de prison avec sursis et 650 E de dommages et intérêts. •