Loi homophobe à St-Pétersbourg 73 personnes poursuivies en quatre mois

Soixante-treize personnes ont été poursuivies à Saint-Pétersbourg pour “propagande homosexuelle” depuis l’entrée en vigueur, il y a quatre mois, dans la deuxième ville de Russie d’une loi à ce sujet dénoncée par des défenseurs des libertés, a annoncé vendredi la police

“Soixante-treize personnes ont été poursuivies pour propagande homosexuelle et une personne pour propagande pédophile”, a déclaré le chef de la police locale Sergueï Oumnov, cité par son service de presse, sans donner de détails sur les condamnations prononcées.

Cette nouvelle loi prévoit des amendes allant jusqu’à 500.000 roubles (12.500 euros) pour tout “acte public” faisant la promotion tant de l’homosexualité que de la pédophilie.

Le parti au pouvoir, Russie unie, est à l’origine de ce texte adopté par l’Assemblée de Saint-Pétersbourg fin février.

Les défenseurs des droits de l’Homme et les organisations LGBT ont qualifié cette loi d'”homophobe”, et les Etats-Unis l’ont jugée, dès décembre 2011, de liberticide. La Russie avait de son côté réagi en accusant Washington d'”ingérence” dans ses affaires intérieures.

Les militants homosexuels sont très mal vus en Russie, où l’homosexualité a été considérée comme un crime jusqu’en 1993, et comme une maladie mentale jusqu’en 1999, bien après la chute, en 1991, du régime soviétique.

Les défilés gay pride qu’ils essayent d’organiser depuis 2006 sont interdits par les autorités et dispersés sans ménagement par la police.