Quelques heures avant la cérémonie d’hommage national, la tombe de Robert Badinter, figure majeure de l’abolition de la peine de mort et défenseur des droits humains, a été vandalisée dans le cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine). Des inscriptions injurieuses ont été découvertes, suscitant une vague d’indignation politique et citoyenne. Une enquête a été ouverte pour profanation de sépulture.
La découverte a provoqué la stupeur, ce jeudi matin, dans le cimetière parisien de Bagneux. La tombe de Robert Badinter, décédé en février dernier, a été recouverte d’inscriptions insultantes et hostiles à son héritage. L’ancien garde des Sceaux, symbole de l’abolition de la peine de mort et infatigable défenseur des libertés, devait être honoré quelques heures plus tard au Panthéon.
Selon les premières constatations, les graffitis visent directement les combats qu’il mena toute sa vie. Des phrases infamantes, mêlant accusations et insultes, ont été tracées à la peinture noire. Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête pour profanation de sépulture, confiée à la police judiciaire des Hauts-de-Seine.
La maire de Bagneux, Marie-Hélène Amiable, a dénoncé un acte « indigne », rappelant que Robert Badinter « a consacré son existence à la dignité humaine et à la justice ». Le président de la République, Emmanuel Macron, a lui aussi réagi sur le réseau X : « Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire. Ce soir, il entrera au Panthéon. La République est toujours plus forte que la haine. »
De nombreux responsables politiques, de tous bords, ont condamné la profanation, la qualifiant d’« ignoble » et de « révoltante ». Pour plusieurs associations de défense des droits humains, dont des collectifs LGBTQIA+, cet acte dépasse la simple dégradation : il symbolise le retour d’un discours haineux visant ceux qui ont œuvré pour une société plus juste et inclusive.
La cérémonie d’entrée de Robert Badinter au Panthéon a néanmoins été maintenue. Son corps demeurera à Bagneux, mais un cénotaphe lui rendra hommage au Panthéon. On y déposera sa robe d’avocat, des ouvrages marquants et une copie du discours prononcé en 1981 devant l’Assemblée nationale, plaidoyer historique pour l’abolition de la peine de mort.
Pour beaucoup, cette profanation, survenue le jour même de la célébration de cet engagement, rappelle l’importance de défendre sans relâche les valeurs de justice, de tolérance et d’égalité qu’incarnait Robert Badinter.














