Grande-Bretagne : un évêque anti-mariage gay prochain chef de l’Eglise d’Angleterre

L’évêque de Durham Justin Welby, qui s’oppose fermement à l’égalité du mariage, est en passe de devenir le prochain archevêque de Canterbury et le chef de l’église anglicane.

Un an à peine après avoir été ordonné évêque, cet ancien cadre de l’industrie pétrolière âgé de 56 ans, doit être nommé vendredi archevêque de Cantorbéry, chef de l’Eglise d’Angleterre et leader spirituel d’environ 80 millions d’Anglicans dans le monde, a rapporté jeudi la presse britannique.

Il succède à Rowan Williams, 62 ans, qui doit quitter ses fonctions de primat de l’Eglise d’Angleterre fin décembre après avoir occupé ce magistère pendant près de dix ans.

L’ensemble des médias reprenaient largement jeudi cette information, que l’Eglise d’Angleterre n’a pas souhaité confirmer, tout en annonçant la tenue d’une conférence de presse vendredi.

La procédure de nomination prévoit que le nom du nouvel archevêque, proposé par une commission spéciale composée de 16 membres, en majorité des ecclésiastiques, soit soumis au Premier ministre avant de recevoir l’approbation de la reine, en sa qualité de “gouverneur suprême” de l’Eglise d’Angleterre.

Après un cursus scolaire et universitaire prestigieux (collège d’Eton puis Cambridge), Justin Welby, marié et père de cinq enfants, a travaillé pendant onze ans dans l’industrie pétrolière, à Paris et à Londres, avant d’être ordonné prêtre en 1992.

Appartenant à l’aile évangélique (conservatrice) de l’Eglise d’Angleterre, il est opposé aux mariages entre homosexuels mais se dit toutefois favorable à l’ordination de femmes évêques.

La commission de nomination s’était réunie pendant trois jours en septembre, mais aucune annonce n’avait été faite dans la foulée et l’Eglise d’Angleterre avait averti que la décision pourrait prendre “des mois”.

Considéré comme un “libéral”, Rowan Williams, sourcils broussailleux et barbe blanche, avait annoncé en mars sa démission pour prendre la tête du Magdalene College à la prestigieuse université britannique de Cambridge.

Mercredi, interrogé lors d’une conférence de presse sur les qualités que devrait avoir son successeur, il a estimé qu’il devrait prêcher avec “la Bible dans une main et un journal dans l’autre”. Dans le passé il avait jugé qu’il fallait pour ce poste avoir la “constitution d’un boeuf et la peau d’un rhinocéros”.

Touchée profondément par la déchristianisation en Occident, l’Eglise anglicane est très divisée depuis des années.

D’un côté les “libéraux” défendent des positions en phase avec l’évolution de la société, ouvertes à l’avortement et la contraception, et sont partisans de l’ordination de femmes et d’homosexuels comme évêques, ainsi que du mariage homosexuel. De l’autre, les conservateurs, notamment en Afrique, jugent que ces positions décrédibilisent leur Eglise.

L’Eglise anglicane est née d’une rupture avec l’Eglise catholique au XVIe siècle après que le pape eut refusé d’accorder au roi d’Angleterre Henri VIII l’annulation de son mariage.