Des sportifs ou des spectateurs gays pourraient être arrêtés aux JO de Sotchi ;(

“Plus vite, plus haut, plus fort”. En Russie, la devise olympique semble aussi s’appliquer à l’homophobie. Alors que le pays vient d’adopter une loi interdisant la “propagande de l’homosexualité“, dont le flou de l’intitulé ouvre de grands horizons à la répression des gays dans le pays, le ministre des Sports a été interpellé pour savoir si les jeux Olympiques de Sotchi, en 2014, seront concernés.

La réponse de Vitali Moutko est un modèle d’ouverture : “Personne n’interdit aux sportifs qui ont une orientation sexuelle non traditionnelle (sic) de venir à Sotchi”, a-t-il commencé… Mais ils doivent “respecter” la nouvelle législation, a-t-il complété, somme toute logiquement. Par conséquent, “s’ils sortent dans la rue pour en faire la propagande (de l’homosexualité, ndlr), ils devront en répondre devant la loi”, a-t-il enfin mis en garde.

Quinze jours de prison et l’expulsion

Mais que dit précisément cette loi, promulguée en juin par le président Poutine ? Elle punit tout acte de “propagande” homosexuelle devant les mineurs. Faisant peser sur les contrevenants lambda une menace de 4.000 à 5.000 roubles d’amende (100-125 euros). Pour les étrangers, le montant grimpe jusqu’à 100.000 roubles (2.300 euros), assortis de 15 jours de prison et d’une expulsion.

Fin juillet, quatre Néerlandais en ont fait l’expérience pour la première fois. Venus tourner un film sur les droits des gays en Russie, ils ont été accusés de faire “la propagande de l’homosexualité”. C’est qu’ils ont été interpellés dans un camp de vacances pour jeunes, où ils participaient à une table ronde consacrée aux droits de l’Homme. Ils ont chacun écopé de 3.000 roubles d’amende (70 euros).

Alors que, sous le haut patronage de l’Etat, l’homophobie trouve un terrain de plus en plus favorable en Russie, ces déclarations ministérielles pourraient causer des ennuis aux JO de Sotchi. Lors des jeux Olympiques chinois, en 2008, les associations de défense des droits de l’Homme avaient appelé au boycott pour protester contre la situation du Tibet. Concernant la Russie, seuls quelques bars gays ont pour l’heure déjà décidé de boycotter la vodka, aux Etats-Unis, à Londres ou encore au Canada. Mais si le “lobby gay” a la puissance qu’on lui prête parfois, ça ne devrait pas s’arrêter là.

source:metronews.fr