Bollène : les deux femmes portent plainte contre madame la maire

L’adjointe à la culture de la maire de Bollène, a finalement accepté de les unir mais les deux jeunes femmes, Amandine Gilles et Angélique Leroux ont décidé de porter plainte aujourd’hui auprès du parquet de Carpentras “afin que la décision du maire ne reste pas sans conséquences”.

Amandine Gilles et Angélique Leroux portent plainte aujourd’hui contre le maire de Bollène, Marie-Claude Bompard (Ligue du Sud), déjà visée par une enquête préliminaire, première connue depuis la promulgation de la loi sur le mariage gay pour son refus de les unir et de déléguer son pouvoir à des conseillers municipaux.

Elles pourront se marier

Les deux femmes qui ont publié hier les bans en mairie, pourront bien se marier le 10 septembre dans leur commune après que l’adjointe à la culture (opposée également à la loi sur le mariage pour tous) se soit porté “volontaire pour procéder à la cérémonie et éviter des sanctions contre la maire”.

Elles portent plainte

Toutefois, explique Amandine Gilles : “la décision de Marie-Claude Bompard, nous a fait très mal ainsi qu’à nos familles. Cela ne peux pas rester sans conséquences. Après avoir mûrement réfléchi, nous voulons aller jusqu’au bout et aller en justice”.

Double argumentaire juridique

Les fondements de la plainte déposée “ce jour où au plus tard demain matin par fax et lettre recommandée au parquet de Carpentras” précise Me Carmelo Vialette, “repose sur deux points : “acte contraire à l’exécution de la loi par dépositaire de l’autorité publique, et discrimination de l’application d’un droit autorisé par la loi, en raison d’une orientation sexuelle”.

“Humiliation subie”

“Une enquête a été ouverte lundi par le parquet de Carpentras, pour obstruction à la loi par une personne dépositaire de l’autorité publique” ajoute l’avocat, “mes clientes qui ont été auditionnées par les gendarmes dans ce cadre, se sont réservées le droit de se constituer parties civiles. Je leur ai expliqué qu’en droit les choses n’étaient pas aussi simples. Elles sont déterminés, leur démarche est à la fois militante et de vouloir faire reconnaître l’humiliation qu’elles ont subi”.
Le Comité Idaho France solidaire de la plainte

Après avoir été contacté par les deux Bollénoises, le comité Idaho France a décidé de mettre à leur disposition l’un de ses avocats. Le comité Idaho France rappelle que “l’homophobie n’est pas un cas de conscience religieuse mais un crime puni par la loi. L’association présidée par le Gardois, Alexandre Marcel a transmis aux futures mariées, le guide des bonnes pratiques contre l’homophobie à l’usage des maires de France réalisée par le comité et République et diversité qu’elles remettront au maire de Bollène. “Le pape François , lui-même, a répondu qu’il n’était pas dieu pour juger les homosexuels,déclare Alexandre Marcel, est-ce que Marie-Claude Bompard se prendrait-elle pour dieu ?”

La mairie de Bollène surprise

“C’est votre journal qui nous l’apprend” réagit Jean Vallier, chargé de la communication de la mairie de Bollène. Elles avaient dit, et leurs propos avaient été repris dans la presse, qu’elles ne porteraient pas plainte. Visiblement il y a eu un changement. Nous allons attendre d’en savoir un peu plus. Pour l’instant, il n’y a pas de réaction du maire”.

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