Baromètre 2017 des droits LGBT : La France en 5e position du classement européen, selon ILGA

Comme chaque année, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, l’antenne européenne de l’association internationale lesbienne et gay (ILGA) a publié sa « Rainbow Map » des pays les plus respectueux en matière de droits et protection des LGBT.

Classés sur une échelle de 1 à 100%, en fonction de multiples critères comme notamment l’accès à l’emploi, l’acceptation par l’opinion publique, la participation à la vie publique, culturelle et politique, combat contre la haine et les discriminations : Malte arrive de nouveau en tête avec 88%, contre 87 l’an dernier.

L’État insulaire est en effet devenu en décembre 2016, le premier pays en Europe à avoir pénaliser explicitement les « thérapies » de conversion, soi-disant destinées à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Le changement d’état civil des personnes trans y est également possible sur simple déclaration à l’état civil.

La Norvège suit avec 78%, le Royaume-Uni avec 76% et la Belgique à 72%.

La France remonte de la 9e à la 5e position avec 71%, contre 67%, en raison des progrès, plus particulièrement enregistrés sur la question du changement d’état civil des transgenres au sein de la loi Justice XXIe siècle. Depuis sa promulgation en novembre 2016, toute personne « qui démontre que la mention relative à son sexe ne correspond pas à celui dans lequel elle se présente et dans lequel elle est connue » peut obtenir cette modification sans avoir « à justifier de traitements médicaux, opération chirurgicale ou stérilisation ». Une avancée qui s’ajoute à l’autorisation sous conditions du don du sang pour les homosexuels et de la mise à disposition de la PrEP comme outil de prévention du VIH.

À mi-chemin, on retrouve l’Allemagne (54%) qui n’a toujours pas ouvert le mariage à ses couples de même sexe, l’Autriche (56%), puis la Suisse (31%) et l’Italie (29%) qui s’est enfin dotée en mai dernier d’une loi sur les « unions gays », attendue depuis près de deux décennies par les associations. Le texte prévoit entre autres le bénéfice de la pension de réversion, le droit de visite dans les hôpitaux, le partage du nom de famille ou encore l’obtention du titre de séjour pour le conjoint étranger. Mais la possibilité d’adopter les enfants naturels du conjoint a été abandonnée.

L’égalité plafonne d’ailleurs autour de 38% dans l’UE, d’où les préoccupation d’ILGA-Europe soulignant « le caractère précaire de certaines conquêtes », alors que la situation à l’Est (Caucase, Turquie, Europe centrale) continue de se dégrader.

L’Arménie, la Russie et l’Azerbaïdjan sont encore les derniers du classement, avec 7, 6 et 5%. Et les témoignages de purges anti-gay orchestrées en Tchétchénie le confirment.

Jusqu’au sommet, il reste donc beaucoup de travail pour assurer aux personnes LGBTI une vie libre, a résumé Evelyne Paradis, directrice exécutive de l’organisation, déplorant qu’en fin de liste, « des gens craignent littéralement pour leur vie ! »

Joëlle Berthout
stophomophobie.com